Après 18 jours de guerre à Ghaza, le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, a décidé d'aller sur le terrain pour « arracher » le consentement des belligérants pour un cessez-le-feu. Devant l'impasse créée par une logique de guerre totale imposée par Israël et l'échec de la diplomatie à trouver un moyen de pression pour arrêter le carnage dont sont victimes les Ghazaouis, l'ONU – cet organisme qui a prouvé au fil des conflits son impuissance – tente dans un ultime souffle de faire appliquer une résolution qui porte pourtant un caractère contraignant. Quel sera l'effet de la tournée proche-orientale de Ban Ki-moon ? Pourra-t-il obtenir l'arrêt de l'agression ? Tout dépendra du poids des arguments avec lesquels il va essayer d'influer sur le cours des événements, lui qui n'a pas quitté New York sans avoir obtenu le quitus du Conseil de sécurité. Ce dernier s'est d'ailleurs réuni hier après la séance de vendredi pour écouter Ban Ki-moon parler de sa nouvelle initiative en vue d'un cessez-le-feu effectif dans la bande de Ghaza. La réunion du Conseil s'est soldée par un appel d'encouragement à l'adresse du secrétaire général de l'ONU afin de parvenir à convaincre les deux parties en conflit d'appliquer la résolution 1860. Cette dernière a été adoptée par 14 membres du Conseil de sécurité sur 15, mais Israël et le Hamas ont refusé de s'y soumettre. Même si les Etats-Unis s'étaient abstenus de voter ladite résolution 1860, il semble que l'unanimité a été atteinte pour soutenir la tournée de Ban Ki-moon. « Le Conseil de sécurité a été unanime à la fois dans son soutien à l'initiative du secrétaire général et au rôle qu'il peut jouer pour accélérer la mise en œuvre de la résolution 1860 », a souligné au sortir de la réunion Jean-Maurice Ripert, ambassadeur de France, qui préside le Conseil en ce mois de janvier. Le même diplomate estime que le timing choisi par le SG de l'ONU est judicieux. « Le moment est bien choisi, il y a de très importantes initiatives sur le terrain », dit-il en référence au plan égyptien. Ce dernier, pour rappel, prévoit « des garanties et des contrôles portant sur la sécurité des frontières pour que le cessez-le-feu soit durable ». Il implique en outre l'arrêt de la contrebande d'armes au niveau des frontières comme exigé par Israël, ainsi que l'ouverture des points de passage frontaliers et la levée du siège de Ghaza telle qu'exigée par le Hamas. L'initiative égyptienne porte par ailleurs sur un processus de réconciliation interpalestinien. A noter que la tournée proche-orientale d'une semaine de Ban Ki-moon le mènera d'abord au Caire, puis en Jordanie, en Israël et dans les Territoires occupés, ainsi qu'en Turquie, au Liban, en Syrie et au Koweït. Lundi lors d'une conférence de presse, Ban Ki-moon avait estimé que « les éléments d'un cessez-le-feu immédiat incluaient au minimum la fin des tirs de roquettes par les militants du Hamas et le retrait des forces israéliennes de Ghaza ».