Des dizaines de chômeurs de la commune de Tizi Ouzou, ayant été chassés le mois dernier des artères de la ville alors qu'ils vendaient des fruits et légumes dans un cadre informel, ont organisé hier une marche pacifique pour demander aux autorités locales de trouver une solution à leurs doléances. Les protestataires réclament, en effet, de l'administration locale de revoir la distribution des décisions d'attribution de places au niveau de l'ex-Souk El-Fellah. «Une distribution qui a été faite de manière anarchique et sans respect des priorités», selon l'un des marcheurs. Les chômeurs ont entamé leur action depuis le quartier Les palmiers du côté de la mairie du chef-lieu, passant par les anciennes galeries, avant d'arriver au siège de la wilaya. Brandissant des drapeaux de l'Algérie de toutes tailles ainsi que des baguettes de pain entre les mains, les marcheurs ont scandé des slogans hostiles à l'administration locale. «L'Algérie pour tous les Algériens», pouvait-on lire sur une banderole. Sur place, un sit-in a été observé, avant que la police n'intervienne pour empêcher aux chômeurs d'accéder au siège de la wilaya. «Du pain pour nos enfants, c'est le message que nous voulons transmettre aux responsables qui nous ont coupé notre source de vie en brandissant des baguettes de pain entre nos mains», nous expliquera un marcheur, quadragénaire et père de famille. Le même interlocuteur d'enchaîner : «A défaut de nous attribuer une décision, nous réclamons un simple poste de travail.»La grève générale à laquelle les initiateurs de la marche avaient appelé auparavant n'a pas eu lieu. Pour rappel, rien que pour le premier semestre de l'année en cours, pas moins de 13 opérations de lutte contre le commerce informel sur la voie publique ont ciblé les artères de la ville de Tizi Ouzou.