Le Parti démocratique progressiste d'Ahmed Nejib Chebbi et le parti Ennahdha de Rached Ghannouchi ont été les premiers à réagir à la fin du discours du Premier ministre. Les deux partis ont décidé d'organiser, hier, une conférence de presse, chacun de son côté et à une heure d'intervalle, à la suite des derniers événements survenus depuis le vendredi 15 juillet. Le Premier ministre a invité, dans son discours, les partis politiques à s'impliquer davantage dans la vie publique et de cesser de ne penser qu'aux élections. Les deux plus grands partis (de par les sondages) ont réagi rapidement. Le parti Ennahda a condamné, hier, la violence, d'où qu'elle vienne, et a assuré que les élections auraient bien lieu le 23 octobre. «Nous dénonçons la violence d'où qu'elle vienne, que ce soit de manifestants ou de forces de sécurité», a déclaré le président d'Ennahda Rached Ghannouchi. «Notre premier message est de rassurer le peuple tunisien : tout ce qui s'est passé ne menace pas la révolution et les élections auront bien lieu le 23 octobre», a déclaré M. Ghannouchi. «Nous dénonçons la violence et nous dénonçons aussi le comportement non civilisé de l'appareil sécuritaire à l'encontre des manifestants», a-t-il ajouté. «Nous n'essayons pas de remonter les gens contre les agents de sécurité, a-t-il assuré. Nous voulons que la police soit rassurée, que son rôle soit respecté, et qu'elle sache que le pays a besoin d'elle», a-t-il encore assuré. «Nous tenons à la sécurité et à la stabilité, et nous prônons des mouvements pacifistes», a-t-il insisté, en démentant que son mouvement ait jamais chapeauté des sit-in ou des manifestations. «Certains essayent de provoquer les jeunes islamistes et de les entraîner dans la violence dans le but de reporter les élections. Nous les appelons à ne pas réagir à ces provocations», a-t-il déclaré. Ennahda, durement réprimé sous Ben Ali, a été légalisé après la chute du régime le 14 janvier, et apparaît comme un des grands favoris du scrutin du 23 octobre.