C'est la deuxième opération du genre en l'espace de 15 jours. Les transporteurs de bus «délocalisés» par décision de la direction de wilaya de Tizi Ouzou, dans la gare dite «multimodale» de Kaf Naâdja organisent aujourd'hui une autre marche escargot. Cette dernière se veut encore une fois une manière de dire «non» à leur délocalisation. La première opération a eu lieu, rappelons-le, le 6 juillet dernier. Plus de 400 bus ont participé ce jour-là à la marche escargot, qui s'est ébranlée à 9 h de Oued Aïssi, à une dizaine de kilomètres à l'est de la ville de Tizi Ouzou, pour se diriger vers Tadmaït, à 20 kilomètres à l'ouest du chef-lieu de wilaya. Un embouteillage énorme s'est alors, constitué tout au long de la RN 12. L'action d'aujourd'hui fait suite à l'appel lancé avant-hier par le collectif des transporteurs de Tizi Ouzou, qui a rendu public un communiqué dont il a accusé le directeur de wilaya du secteur d'être «responsable de l'aggravation de la situation du transport dans la wilaya», comme il a exigé son «départ pur et simple». Contacté hier par nos soins, un représentant des transporteurs nous a déclaré que «tout le monde est mobilisé pour réussir l'action de demain (aujourd'hui, ndlr), pour démontrer notre forte détermination à arracher nos droits légitimes, à savoir l'annulation de la décision de délocalisation». «Pour ce qui est de l'itinéraire, c'est celui de la première opération qui sera reconduit», a-t-il dit. «Nous allons faire l'itinéraire en aller-retour, puis se réunir juste après pour faire le bilan et décider des suites à donner à notre mouvement», explique le même interlocuteur. A ce dernier de préciser à l'occasion que ce combat n'est pas uniquement celui des transporteurs, mais aussi des citoyens de la région. Pour lui, «il est important de pousser ce secteur, fierté de toute la wilaya, en avant, par la construction d'une gare routière de type A, à l'instar des wilayas de Bejaïa, Jijel et Naama». A ce titre, «le projet existe depuis plus de 6 ans. où est-il donc passé ?», s'interroge encore le même représentant. Le 24 juin de cette année, l'administration locale a décidé de fermer la gare routière de la ville pour les transporteurs de bus, et leur délocalisation à celle de Kaf Naâdja. Et depuis, les concernés n'ont pas exercé : «nous nous somme pas en grève, mais on nous a empêchés de travailler», répétaient, chaque fois, les transporteurs. Une situation qui a créé de vives tensions à la gare cédée aux taxis intra et extra-muros. La surenchère a vite gagné du terrain, et le voyage qui ne coûtait que 120 DA pour la desserte Tizi Ouzou-Alger a frôlé le seuil des 1000 DA. Des usagers qui ne savaient plus à quel saint se vouer ont été contraints de s'habituer à la situation, d'autre se sont rabattus sur le train, tandis que d'autre ont carrément séché, ou ont demandé leurs congés «d'urgence» afin d'éviter des dépenses supplémentaires en attendant que le mouvement de débrayage prenne fin. Hélas, ce dernier semble avoir déjà beaucoup tardé. Aujourd'hui, il est attendu que les accès à la ville de Tizi Ouzou soient difficiles du fait de l'opération qui touchera plusieurs directions. La fin de l'opération, comme nous l'a expliqué notre source, est prévue à l'arrivée des bus marcheurs, de retour au point de départ de Oued Aïssi. Malgré toutes les actions menées jusqu'à maintenant par les protestataires, la direction des transports maintient la décision de délocalisation. Le directeur de wilaya, M. Rezig Kamel, estime que les arguments avancés par le collectif ne tiennent pas la route. «La décision est irrévocable», ne cesse de répéter depuis plus d'un mois M. Rezig.