Le nouveau gouvernement égyptien a discuté lundi des initiatives pour répondre aux demandes des manifestants afin de mettre fin aux sit-in dans plusieurs villes. Lors de la première rencontre du comité de gestion des crises, le gouvernement a annoncé avoir examiné toutes les affaires concernant le meurtre des manifestants, et a décidé de former l'équipe de soutien légal d'avocats volontaires pour proposer toute l'assistance juridique aux familles des victimes, selon l'agence de presse égyptienne Mena. " Tous les procès des personnalités de l'ancien régime, y compris l'ancien président Hosni Moubarak, seront rendus public ", a indiqué le porte-parole du gouvernement Mohamed Hagazy. Le gouvernement a également promis de fixer un salaire minimum en l'espace d'un mois pour tout le gouvernement et le secteur public, et de reconsidérer ensuite une structure salariale dans le pays. Le ministre d'Etat pour le Développement local, Mohammed Attiyah, a été désigné pour préparer un projet de loi sur l'établissement de conseils locaux temporaires et pour accélérer les procédures du remaniement des gouverneurs. D'après le Premier ministre Essam Sharaf, le comité ministériel comprend deux vice-Premiers ministres et les ministres de la Justice, de l'Intérieur, de l'Information, du Développement local et de la Santé. Les nouveaux ministres égyptiens ont prêté serment jeudi dernier pour apaiser les manifestants en colère qui demandent l'accélération du rythme des réformes. Par ailleurs, la justice égyptienne a inculpé lundi pour corruption l'ancien Premier ministre Ahmad Nazif, et décidé de reporter le procès pour meurtre de l'ex-ministre de l'Intérieur, Habib el-Adli, pour le joindre à celui du président déchu Hosni Moubarak, qui doit s'ouvrir le 3 août. Ahmad Nazif a été inculpé lundi au terme d'une audition par le parquet militaire et placé en détention pour 15 jours, selon Mena. Il est accusé de s'être approprié un terrain appartenant à l'Etat et d'avoir détourné de l'argent public. C'est la première fois qu'un dignitaire du régime de l'ancien président Hosni Moubarak, chassé du pouvoir en février par une révolte populaire, est poursuivi devant un tribunal militaire. Dans une procédure distincte, un juge du Caire a prononcé le renvoi au 3 août du procès pour meurtre de l'ex-ministre de l'Intérieur Habib el-Adli, une figure-clé de l'ancien régime, particulièrement craint et détesté par la population. Il est accusé d'avoir donné l'ordre de tuer des manifestants pendant le soulèvement populaire de janvier et février, qui a conduit à la chute du régime et a fait officiellement près de 850 morts.