Après un début plutôt timide, l'été s'est installé en bonne et due forme à Tizi Ouzou, plus exactement dans les deux villes jumelles et côtières de la wilaya, Azeffoun et Tigzirt. Chaque jour, ces coquettes stations balnéaires sont prises d'assaut par les juilletistes qui profitent de ces derniers jours avant ramadhan. Les huit plages autorisées à la baignade ressemblent de loin, pour ainsi dire, à des véritables fourmilières, vu le nombre important d'estivants qui y convergent, dès les premières heures de la journée, le tout dans une ambiance d'exultation et de joie. Cependant, les deux petites villes éprouvent toutes les peines du monde à accueillir dans les meilleures conditions les visiteurs. Des embouteillages, des problèmes de stationnement, des plages bondées de monde, un manque de moyens de transport, surtout le soir… sont autant d'aléas engendrés par l'engouement des vacanciers. «Notre ville n'a pas les capacités, encore moins les moyens d'accueillir autant d'estivants», nous dira un restaurateur de la ville de Tigzirt. Néanmoins, «on profite au maximum ces jours-ci, les vacances cette année étant vraiment réduites. Il nous reste juste quelques jours pour rentrer, car le Ramadhan tape déjà à nos portes», déclare une jeune algéroise qui passe ces vacances au village Aït Arhouna, dans la commune d'Azeffoun. Aucune plage n'est épargnée, même les plages rocheuses et interdites à la baignade. D'ailleurs une première victime, un jeune de 27 ans, vient d'être enregistrée à la plage Feraoun, à Iflissen. La ruée sans précédent des vacanciers cette année s'explique par l'approche du mois de carême. «Moi je préfère me baigner dans les criques rocheuses. L'eau y est limpide et plus propre qu'au niveau des plages, mais moi je suis de la région et je sais bien nager. Les vacanciers visiteurs ne doivent pas nous imiter, car ils risquent leur vie, comme ce fut le cas dimanche dernier d'un jeune de la région de Mekla qui s'est fracassé le crâne sur un rocher», prévient Mourad, rencontré dans une belle crique à Mazer, dans la commune de Mizrana. Sur les huit plages autorisées à la baignade, le «Petit Paradis» et celle de Sidi Khelifa restent les plus prisées et les plus fréquentées par les baigneurs. Leur atout, leur étendue qui est une invite aux familles. «Nous sommes des familiers du «Petit Paradis» depuis des années. Dès les dernières compositions finies à l'école, mes parents qui sont originaires de la région d'Azeffoun mettent le cap sur cette ville qui les a vus grandir. C'est le bonheur», s'exclame Katia d'El Biar. Au loin, d'autres plages de la wilaya, malgré leur étroitesse et leur exiguïté, ne sont pas moins bondées de baigneurs. Toutefois leur éloignement pose problème. Seuls les véhiculés peuvent y aller. Elles sont situées à plus de 65 km au nord-est de la wilaya, mais l'attrait de la Grande bleue reste plus fort.