Si d'aucuns estiment que le danger de la mouvance islamiste nationale existe toujours, bien que «sa capacité de nuisance ait largement décliné, Smaïl Maâraf, docteur en sciences politiques et en relations internationales, est catégorique. Pour lui, les islamistes ont largement perdu du terrain. «La mouvance islamiste a perdu beaucoup de terrain», a-t-il affirmé hier dans une déclaration au Temps d'Algérie. Il en veut pour preuve le désintérêt total de la génération actuelle dite génération Facebook, envers le politique en général mais aussi et surtout envers les islamistes. «Les jeunes d'aujourd'hui ne s'identifient plus à ces leaders islamistes», a expliqué le politologue avant de citer l'exemple d'Erdogan en Turquie. «Nous ne sommes pas dans les mêmes circonstances», précisera notre interlocuteur qui affirmera avec certitude lorsque nous évoquons l'agitation notamment des islamistes à la veille des échéances électorales avec la création du FJD par Saâd Abdallah Djaballah et tout récemment aussi le parti créé par le dissident du MSP, Menasra, un autre front, le Front du changement national (FNC : «Les élections prochaines finiront par achever complètement ce qui reste de cette mouvance à laquelle ne croit plus la majorité des Algériens.» Le docteur Maâraf reste convaincu qu'aucun leader islamiste, fussent-ils Djaballah ou Bouguerra Soltani n'est en mesure d'être un modèle, encore moins un rassembleur convainquant. «Nos islamistes, soit ils soutiennent le pouvoir», dit-il, allusion faite à Soltani dont le parti est dans l'alliance présidentielle et soutient le programme du gouvernement, soit ils ont commis des atrocités, d'où leur rejet par le peuple», à l'instar de l'ex- n°2 du FIS dissous, Ali Belhadj chassé, rappelons-le, par la foule à l'occasion des évènements de janvier dernier. Autre explication dans le même contexte avancée par le politologue. «Les premiers perdants lors des révolutions arabes sont les islamistes», dira-t-il affirmatif avant de revenir également sur le contexte général «délétère» qui caractérise la scène politique nationale qui, a ses yeux, concourt dans une large mesure au déclin de la mouvance islamiste. «Les partis politiques sont hors champ», martèle-t-il, précisant toutefois que «le pouvoir y est pour beaucoup dans la dégradation sur le plan politique notamment».