Jamais une simultanéité d'événements n'a aussi inquiété les porte-monnaie des ménages. A une dizaine de jours de l'avènement de l'Aïd el Fitr et la rentrée scolaire, deux jours après, le budget des familles, déjà affecté, par les dépenses excessives du mois de Ramadhan, aura à faire face à des frais non moins exorbitants. Mises à rude épreuve pendant tout le mois de Ramadhan par la cherté des produits alimentaires, viandes, fruits et légumes notamment, les bourses des ménages sont, une fois de plus, confrontées au poids des traditions. Un lot supplémentaire de dépenses attend les chefs de familles qui devront satisfaire les désirs de leurs enfants. Habiller un enfant revient souvent assez cher, surtout lorsqu'on se permet le luxe d'offrir à son enfant des habits de bonne qualité. Les commerçants suivent d'ores et déjà le filon de la tendance qui s'est ancrée chez les familles et qui consiste à acquérir les habits pour enfants, durant la dernière décade du mois sacré. En effet, les prix de toutes les affaires de la fête de l'Aïd el Fitr ont commencé à connaître une envolée. Même les produits nécessaires à la confections des plats et confiseries propres à cette fête commencent à envahir les trottoirs et à faire l'objet d'une plus grande attention de la part des commerçants. Il faut dire que le pouvoir d'achats des Algériens ne cesse de se détériorer. Le rythme imposé par l'inflation, conjugué à une hausse récurrente des produits de large consommation, alors que le niveau des rémunérations demeure toujours faible contribuent grandement au casse-tête des ménages, qui recourent le plus souvent à l'endettement. Les parents ne seront pas au bout de leur surprise une fois le mois de Ramadhan et les deux jours de l'Aïd el Fitr passés. Une autre occasion se profilera dès la fin de l'Aïd. Une occasion qui requiert des dépenses aussi importantes que les précédentes. La rentrée scolaire et ses interminables listes des affaires scolaires s'ajoutera au casse-tête des ménages. La rentrée sera ainsi accueillie avec un porte-monnaie quasi-vide. Finies, cette année, les bousculades pour préparer les trousseaux scolaires des enfants. Les prix des articles scolaires s'annoncent brûlants. Moment d'angoisse pour les parents d'élèves, la rentrée scolaire est, pour libraires et autres commerçants, le moment des bonnes affaires. Le prix du papier a augmenté et avec lui le prix des cahiers, mais cela ne justifie en rien des hausse jusqu'à 100 % du prix. Le moins qu'on puisse dire, c'est que la vie chère, comme dans tous les domaines, a eu une répercussion sur le prix des fournitures scolaires. Il faut dire, enfin, que cette simultanéité d'événements pèse lourdement sur les budgets des familles qui ont dû s'y préparer des mois durant. Les uns vont débourser les économies d'une année d'épargne et pour d'autres c'est le recours au crédit auprès des proches. Ainsi, le mois de Ramadhan bouclé et la fièvre de la mercuriale passée, la rentrée scolaire et fête de l'Aïd el Fitr, vont absorber le reste des dépenses ayant résisté à la frénésie de la consommation qui accompagne le Ramadhan. Synonymes de joie et de nonchalance pour les enfants, les trois occasions qui ont coïncidé sont un véritable casse-tête pour les pères de famille algériens.