La commune de Sidi Naâmane est située au nord-ouest de la wilaya de Tizi Ouzou, à environ quinze kilomètres du chef-lieu de la capitale du Djurdjura. Elle est délimitée, à l'ouest, par la wilaya de Boumerdès, au nord-est et à l'est, par la commune de Makouda, à l'est et au sud-est, par la commune de Tizi Ouzou, au sud, par la commune de Draâ Ben Khedda et au sud-ouest, par la commune de Tadmaït. Le nom de cette commune de 9655 habitants, disséminés sur 17 villages, dont Aouicha, Bordj Sebaou, Boumhalla, Bourdime, Draa Khelifa, Litama, Mlikèche, Ouled Ouareth, Zaouia, Zeboudj Kara et Zimoula, du moins pour les plus connus, a toujours été associé, durant les années 1990-2000, à l'insécurité, au terrorisme mais aussi à la résistance. La spirale dans laquelle elle s'était plongée lui a causé d'énormes préjudices. Des retards monstres sont enregistrés dans différends domaines. Le développement lui a tout simplement tourné le dos des années durant. Il faudrait, aujourd'hui, un plan spécial pour permettre à cette commune à vocation agricole, et qui dépend administrativement de la daïra de Draâ Ben Khedda, de réparer les dégâts occasionnés par le terrorisme. Bien que les moyens, notamment financiers, font toujours cruellement défaut, elle n'a bénéficié que d'un budget de 2 milliards de centimes, cette commune veut, aujourd'hui plus que jamais, relever la tête, rattraper le temps perdu. Dans tous les secteurs, que ce soit l'AEP, les routes, l'habitat, la santé, l'éducation, l'agriculture, la jeunesse et les sports, la culture... les besoins sont inqualifiables. Mais voilà qu'après ces années de plomb et de rudesse, cette commune vient de bénéficier de 16 projets dans différents domaines à même de la remettre sur rails. Ces projets englobent la réfection de la conduite AEP, des routes, la construction de centres de santé, etc. Cependant, le budget alloué à la commune est loin de répondre au financement de tant de projets inscrits. 27 millions de dinars pour les routes et l'AEP L'état des routes au niveau de cette localité n'est guère reluisant. Le réseau routier abandonné depuis plusieurs années a connu une telle dégradation qu'il est synonyme de véritable cauchemar pour les usagers en général et les automobilistes en particulier. C'est le cas de la route qui dessert les villages Zeboudj Kara, Boumhala, Ouled Ouarteh. Pour faire face à cette situation et prendre en charge cet épineux problème – incapacité de l'APC de prendre en charge ces projets dans le cadre des plans communs de développement – un budget de 27 millions de dinars lui a été alloué des Fonds communs des collectivités locales touchées par le terrorisme. La réfection des routes dont l'état a poussé plusieurs fois les populations à mener des actions de protestation, concernera l'ensemble des villages à partir du début de l'année prochaine. Aussi, on prévoit le lancement imminent des travaux de réfection du réseau Aep qui a été lui aussi à l'origine de la colère des habitants de Sidi Naâmane. Ce réseau défectueux constitue un véritable danger qui guette les habitants en cette période de chaleur, notamment les risques de cross-connexion qui peuvent générer le déclenchement d'épidémies de maladies à transmission hydrique. L'éclatement des conduites donne lieu à la constitution de mares d'eau qui se transforment en foyers de moustiques qui rendent la vie difficile. Ce qui est encore plus grave à Sidi Naâmane, c'est la suppression de l'alimentation en eau potable à partir de certains forages de l'oued Sébaou qui longe cette commune. Cette suppression est motivée par le souci d'éviter toute catastrophe sanitaire à cause de l'état des conduites d'alimentation. Du coup, la pénurie est insupportable et l'Aep reste un problème majeur. En ce qui concerne le gaz de ville, les dix-sept villages que compte cette localité seront raccordés au réseau à partir de l'année 2012. Vu sa topographie, et sauf opposition des propriétaires terriens, le projet de raccordement devrait se faire sans encombre car la plus grande proportion du territoire de cette commune est située dans la vallée du Sébaou. L'habitat : des attentes et des espoirs Dans la commune de Sidi Naâmane existent plusieurs foyers où l'habitat précaire a encore de beaux jours devant lui. Tous les efforts consentis dans le cadre de la résorption de ce phénomène n'ont pas encore réussi à l'éradiquer définitivement. C'est ainsi que pour venir à bout de l'habitat précaire, les autorités locales ont dûment encouragé les habitants à opter pour l'aide à l'habitat rural, seule et unique voie à même d'y faire face. A ce titre, et dans le cadre du présent plan quinquennal, 378 aides ont été attribuées. Le problème du logement à Sidi Naâmane est, comme partout, critique. Sur les 80 logements sociaux dont a bénéficié cette commune durant ces dernières années, 30 sont toujours squattés alors que 30 autres ont été attribués. Les vingt logements restants seront, à leur tour, attribués prochainement. Ceci au moment où la commune a bénéficié d'un programme de réalisation de 202 logements sociaux. Leur lancement bute toujours sur le problème du foncier. Il est à signaler qu'à titre d'exemple, le village Draâ khelifa abrite encore un bidonville où vivent 18 familles. Venir à bout de l'habitat précaire à Sidi Naâman n'est pas une tâche aisée. La santé toujours «malade» S'il y a un autre secteur où un énorme retard est à rattraper, c'est bien celui de la santé. Les habitants souffrent toujours du manque d'infrastructures sanitaires. La commue de Sidi Naâmane est dotée d'une seule polyclinique et d'un seul et unique centre de santé fonctionnel. Ces deux infrastructures ne peuvent pas, vu leur manque de moyens, répondre aux besoins sans cesse croissants des habitants qui se trouvent ainsi dans l'obligation de se rendre à Tizi Ouzou ville ou à Draâ Ben Khedda pour se soigner. Le centre de santé est dépourvu de tout tandis que la polyclinique où se relaient deux médecins est dépourvue même d'une ambulance. Un autre centre est en cours de réalisation au niveau du village Zimoula et le taux d'avancement des travaux est estimé à plus de 95% et les autorités locales ont procédé au lancement des travaux de réfection du centre de Draâ khelifa.