Le bras de fer opposant l'APC de Sidi Naâmane aux comités de village de cette localité se poursuit toujours. Hier matin, les comités de village ont organisé un autre sit-in devant le siège de la commune pour dénoncer le squat d'une aire de jeux. Les citoyens du village Bordj Sebaou occupent, depuis dimanche dernier, le siège de la mairie de Sidi Naâmane, dans la daïra de Draâ Ben Khedda, (18 km au nord-ouest de Tizi Ouzou) pour dénoncer le squat d'une aire de jeux par un citoyen de la région, indiquent des membres du comité du village. L'affaire de ce squat, qui perdure depuis 2000, expliquent nos interlocuteurs, est portée devant la justice mais n'a pas encore abouti, tandis que l'occupant a osé labourer le terrain. Avant d'entamer son action de protestation, le comité du village a saisi le président de l'APC et la brigade de la Gendarmerie nationale. “On nous a répondu que le problème les dépassait”, ont-ils ajouté, précisant que cet état de fait a déjà été à l'origine d'une agression par arme blanche contre un citoyen protestataire. Les villageois, qui appellent ainsi à l'intervention des autorités de wilaya, menacent de quitter le village avec ustensiles et bagages pour venir s'installer sur un “site de notre choix, jusqu'au dénouement”. Ils comptent interpeller le président de la République par lettre ouverte comme dernier recours. “Actuellement, nous faisons l'objet de harcèlement moral de la part de cette personne avec ses engins placés partout pour nous narguer davantage.” Selon nos interlocuteurs, 270 millions de centimes ont été débloqués vers 2000 par l'APC de Sidi Naâmane pour l'aménagement de cette aire de jeux, mais l'auteur du squat a fait opposition devant la justice en tant que propriétaire avec un acte notarié à Relizane. Le 23 octobre de la même année, rappelle-t-on, l'APC de Sidi Naâmane décida par arrêté de mettre en demeure la personne concernée de mettre fin aux “travaux entrepris illicitement au lieudit Kahouat-Moh El Hadj du village Bordj Sebaou”, la sommant de “libérer les lieux et de remettre le terrain dans son état initial”. L'arrêté a été rendu exécutoire en tenant compte des diverses lettres émanant de l'Inspection des domaines de Draâ Ben Khedda pour s'opposer à l'établissement d'acte notarié pour ladite parcelle de l'APC de Sidi Naâmane et de la Direction de wilaya de l'urbanisme et de la construction, rejetant les demandes de permis de construire à l'occupant, de la daïra de Draâ Ben Khedda soulignant le caractère illicite de “l'occupation de la parcelle en question”, etc. S. Y.