«L'approvisionnement des hôpitaux en médicaments par la Pharmacie centrale des hôpitaux (PCH) se fait de façon régulière et aucun changement n'a été constaté par rapport à l'année précédente», a affirmé Cherif Delim, DG de la Pharmacie centrale des hôpitaux (PCH). Notre interlocuteur souligne que la PCH «n'est pas le fournisseur exclusif» des hôpitaux puisque ces établissements travaillent avec des opérateurs locaux, font des approvisionnements sur le marché national pour se procurer certains produits en plus de ceux assurés par la PCH. Pour lui, la pharmacie centrale n'est pas responsable des pénuries récurrentes de médicaments au sein des hôpitaux, notamment la dernière pénurie qui concerne les médicaments pour les cancéreux. «La pénurie évoquée dans certains hôpitaux sur le manque de médicaments pour cancéreux n'est pas due à une défaillance de la PCH, laquelle respecte à la lettre le programme établi en étroite collaboration avec le ministère de la Santé. Il y a eu un retard d'approvisionnement des hôpitaux qui devait se faire par un opérateur local. Ce dernier a eu des problèmes pour l'ouverture d'une lettre de crédit d'où la tension provoquée sur ces produits de large utilisation», a-t-il expliqué en rassurant les patients que ce problème a été levé. «Tout va rentrer dans l'ordre d'ici une dizaine de jours». Les hôpitaux doivent, selon lui, responsabiliser le fournisseur et demandent des explications sur les raisons de la non-livraison des médicaments dans les délais fixés. La PCH, poursuit-il, «n'est qu'un instrument de veille» qui donne l'alerte à la tutelle sur une éventuelle surconsommation des médicaments par rapport au programme préalablement établi.» En cas de surconsommation, c'est au ministère de la Santé de contrôler s'il s'agit d'un besoin réel ou s'il y a d'autres problèmes qui sont à l'origine de l'augmentation des quantité de médicaments utilisés», dira-t-il, en soulignant que depuis le début de cette année «aucune anomalie n'a été signalée et la consommation a été normale ; aucune tension n'a été soulevée sur les produits qui nous concernent». La PCH assure l'approvisionnement de 800 médicaments et 300 produits consommables aux hôpitaux du territoire national. Les hôpitaux sont de mauvais payeurs. Une ardoise de 21 milliards de dinars attend encore d'être réglée au niveau de la PCH. «Depuis le premier janvier, nous avons fourni l'équivalent de 14 milliards de dinars de médicaments aux hôpitaux sans être payés. Cette somme s'ajoute aux 7 milliards de reliquat de l'année dernière qui n'a toujours pas été réglée», affirme M. Delim, soulignant que «cela constitue une contrainte qui alourdit le fonctionnement de la PCH».