Après la défection, pour des raisons «inexpliquées», de Abderrahmane Hadj Nacer, ancien gouverneur de la Banque d'Algérie, qui devait animer une conférence autour de son essai la Martingale algérienne, réflexions sur une crise, le Front des forces socialistes (FFS), qui tente d'exploiter les soirées ramadhanesques pour un vaste programme de conférences sur divers thèmes, organise jeudi 11 août une table ronde sur l'état de la presse en Algérie. Cette table ronde, qui aura pour thème «La presse algérienne : état des lieux et perspectives» sera animée par Amar Belhimer, journaliste et docteur en droit, Ali Djerri, ancien directeur du journal arabophone El Khabar et Mohamed Iouanoughen, rédacteur en chef du quotidien Wakt El Djazaïr. Le choix de ce thème n'est pas du tout fortuit, puisque, sujet d'actualité par excellence, le code de l'information est l'un des textes de loi à réviser dans le cadre des réformes initiées par le président de la République. Les invités du FFS auront à coup sûr l'occasion de revenir non seulement sur l'Etat de déliquescence dans lequel se trouve actuellement la corporation, mais évoqueront certainement aussi les dessous de la loi de 90, ses avantages et ses inconvénients. Même si le délit de presse a été «dépénalisé», il est surtout évident que l'épée qui pèse sur la presse est omniprésente. Aussi, dans le volet social, beaucoup reste à faire en la matière dans la mesure où la plupart des journalistes, aujourd'hui, vivent dans des conditions déplorables, et l'ont maintes fois exprimé à la faveur des derniers bouleversements qu'a connus le pays. Des journalistes de la radio, pour commencer, ont dénoncé leur situation critique, suivis par d'autres de la presse privée qui ont essayé de s'organiser pour «faire valoir leurs droits». Les autorités publiques ont ensuite pris les devants pour annoncer en grande pompe la révision de la loi sur l'information qui permettrait aux journalistes de vivre dignement. Des états généraux de la presse ont été programmés, mais tout se fait «dans l'opacité», disait un confrère de l'initiative pour la dignité des journalistes. Une commission indépendante pour l'élaboration du projet du nouveau code de l'information a été annoncée par le ministre, mais rien de concret n'a été élaboré, si ce n'est quelques esquisses sur les grilles des salaires de la presse publique. La mouture de la nouvelle loi devrait être présentée au Parlement dès la prochaine session en septembre.