Plus de 25 000 sociétés nationales inscrites dans le registre d'import-export sur les 30 000 existantes ne font que de l'importation, a affirmé Hadj Tahar Boulenouar, porte-parole de l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA). Parmi ce nombre important qui ne cesse d'augmenter, plus de 50% sont responsables de l'écoulement de produits informels sur le marché national. M. Boulenouar a affirmé que «ces opérateurs, qui s'approvisionnent pour la plupart en Chine, concluent des partenariats avec des producteurs informels chinois, à des prix abordables et inondent le marché en produits contrefaits et dangereux pour la santé publique». Le représentant des commerçants, qui s'est engagé, avec la collaboration de l'ambassadeur chinois en Algérie, M. Liu Yuhi, à combattre le marché informel, a précisé que les importateurs algériens visent toujours la marchandise contrefaite en Chine offerte à des prix défiant toute concurrence. Il a affirmé que «la marchandise se fait sur mesure et suivant la demande du preneur». Dans un autre contexte, il a souligné que ce sont «ces importateurs qui détiennent le monopole et qui ont également contribué de manière concrète au pourrissement de la situation, puisqu'ils invitent toute la chaîne de distribution à travailler dans l'informel. L'absence de production locale et la dépendance de notre pays ont renforcé cette tendance. Les importateurs ont réussi à imposer leur loi et leurs prix, explique notre interlocuteur, qui rappelle que notre pays importe 40% de ses produits alimentaires. En 2010, ces importations ont coûté 6 millions de dollars au Trésor public. Ce chiffre est appelé à augmenter de manière considérable cette année, soutient le même interlocuteur, pour atteindre 7 milliards de dollars d'ici la fin de l'année. Il a regretté, toutefois, le recul enregistré dans le domaine de la production nationale, particulièrement des produits agro-alimentaires. «La plupart des producteurs ont changé d'activité pour se lancer dans l'importation», a-t-il indiqué et d'ajouter : «Cette dépendance permet aux importateurs de détenir le monopole et d'imposer leurs prix et tarifs.» Hormis le prix du lait et de l'huile subventionnés par l'Etat, tout est appelé, selon Boulenouar, à flamber. «L'Etat, qui cherche à apaiser le front social, est en quelque sorte otage des importateurs», a-t-il estimé. Il a rappelé, dans ce cadre, les concessions accordées par l'Etat à ses importateurs, notamment l'annulation de la nouvelle loi portant obligation de payement par chèque toute somme dépassant 500 000 DA et la subvention accordée sur le prix de l'huile et du sucre. Elle devrait prendre fin le 31 août, mais selon Boulenouar «l'Etat va prolonger ce délai». L'UGCAA prévoit une hausse des prix des produits alimentaires L'UGCAA prévoit, par ailleurs, une augmentation des prix des produits alimentaires de première nécessité dans les prochains mois. La crise mondiale et la dépendance de l'Algérie de l'étranger en matière de produits alimentaires sont deux facteurs qui favorisent cette tendance. La dépendance de l'Algérie particulièrement en ce qui concerne l'approvisionnement en produits alimentaires ne permet pas une stabilité des prix sur ses marchés. «La crise économique va influer sur les exportations des pays riches, qui approvisionnaient le monde, dont l'Algérie», explique le porte-parole de l'UGCCA, qui rappelle que «le gouvernement a toujours opté pour la politique du replâtrage, au lieu de miser sur des solutions durables et efficaces». La meilleure solution pour échapper à cette crise économique, soutient-il, est de relancer les producteurs nationaux, en mettant une politique favorable. «Il faut penser à redynamiser la production agro-alimentaire en Algérie», a-t-il conclu.