La contrefaçon couvre plus de 30% du marché informel. Pour contrecarrer ce fléau, qui engendre un préjudice énorme à l'économie nationale, l'Union nationale des commerçants et artisans algériens (UGCAA) lance un appel en direction du gouvernement pour le lancement de campagnes de sensibilisation, et ce, en coordination avec le gouvernement de la Chine. L'UGCAA se lance dans la lutte contre la contrefaçon et compte organiser des campagnes de sensibilisation à travers le pays à partir du 15 mars 2011, date qui coïncidera avec la Journée internationale du droit du consommateur. Un droit qui demeure ignoré par la plupart des Algériens. Dans ce cadre, les responsables de l'Union nationale des commerçants et artisans algériens (UGCAA) se sont réunis la semaine dernière avec des opérateurs chinois et des responsables de l'ambassade de Chine, pour lancer une campagne de lutte contre la contrefaçon qui emploie 20 millions de personnes en Chine, selon des opérateurs étrangers habitués à ce pays. Hadj Tahar Boulenouar, porte-parole de l'UGCAA, présent à la rencontre, affirme que les importateurs algériens, avec la collaboration de plusieurs douaniers, encouragent l'introduction des produits copiés. «Les opérateurs chinois nous ont affirmé que les importateurs algériens exigent des produits contrefaits à des prix bas», explique-t-il. La Chine est connue pour être le leader mondial de la contrefaçon, mais ses produits ne sont écoulés que sur les marchés ayant manifesté leur coopération. Selon Boulenouar, tous les domaines sont victimes de la contrefaçon en Chine : vêtements, appareils photos, cigarettes, piles électriques, casques audio, produits pharmaceutiques et autres chaussures, détergents, produits cosmétiques, produits agricoles. Les produits sont si bien réussis que même les professionnels éprouvent des difficultés à distinguer les copies des originaux. Un recul considérable La même source ajoute que plus de 60% des importations du marché européen proviennent également de Chine, mais ce sont des produits de haute qualité qui répondent aux normes internationales exigées, et ce, selon la demande des importateurs européens. En Algérie, de l'avis de Boulenouar, la lutte contre le marché noir est du domaine des services des douanes, de la Gendarmerie nationale et des services de police. Grâce à leurs efforts conjugués, un recul considérable a été constaté et des produits copiés sont souvent saisis, particulièrement les pièces détachées. Selon le porte-parole de l'UGCAA, le marché noir des pièces détachées a reculé de 10 à 15% dernièrement. Le même interlocuteur estime que le travail implique le gouvernement, les importateurs algériens et la société civile, qui, souvent, subissent les conséquences de la consommation des produits de mauvaise qualité, voire périmés et qui sont estimés à plus de 50 000 tonnes sur le marché algérien. Ces derniers causent annuellement un préjudice estimé à 30 milliards DA au Trésor public. Boulenouar rappelle que plusieurs industries nationales, comme le textile et la maroquinerie, ont déclaré faillite suite à la prolifération de produits chinois accessibles, mais de mauvaise qualité. La contrefaçon entrave ainsi la concrétisation de plusieurs projets de développement d'envergure. Boulenouar estime que beaucoup de travail reste à faire afin d'assainir le marché national et sécuriser le consommateur algérien. Pour y arriver, il interpelle le gouvernement à mettre en place des lois rigoureuses, fixant les exigences et les normes auxquelles devraient répondre les produits importés.