Le Premier ministre britannique a tenu, jeudi, un discours ferme envers les émeutiers, annonçant de nouvelles mesures répressives sans prendre des mesures qui pourraient rassurer les manifestants, notamment d'ordre politique et économique. Le bilan des émeutes est de 5 morts. Hier, la cinquième victime Richard Mannington Bowes, un homme de 68 ans attaqué lundi à Ealing, banlieue de l'ouest de Londres, est mort de ses blessures, selon la police. Si la nuit dernière a été bien plus calme que les précédentes au Royaume-Uni, les émeutes qui ont eu lieu pendant quatre nuits ont secoué l'Angleterre, qui a trouvé que son Premier ministre mettait du temps à agir. Le discours de David Cameron devant le Parlement jeudi était donc fortement attendu. Le Premier ministre y a tenu un discours ferme envers les émeutiers. David Cameron a ouvert son discours en expliquant que les émeutiers se servaient de la mort de Mark Duggan comme d'un prétexte. «Oui, cette mort soulève encore des questions et nous enquêterons. Mais la mort de cet homme est utilisée comme un prétexte par les gangs.» Il ne s'agit «pas de politique, ni de manifestations mais de vol», a poursuivi David Cameron. «Nous ne laisserons pas un climat de peur s'instaurer dans nos rues», a-t-il ajouté. David Cameron a reconnu qu'il y avait «trop peu» de policiers mobilisés au début des émeutes. Mais «la riposte a été bonne» au final, a-t-il ajouté. Le Premier ministre a annoncé de nouvelles mesures répressives, notamment la possibilité pour la police d'enlever les foulards, masques ou cagoules dissimulant les visages des personnes soupçonnées d'activités criminelles. Le gouvernement va se pencher également sur les conditions de mise en place d'un couvre-feu, sans préciser à qui il s'appliquerait. Alors qu'il s'était jusqu'ici abstenu d'annoncer des mesures radicales, David Cameron n'a cette fois pas exclu de recourir à l'armée si les émeutes venaient à reprendre. «Ma responsabilité est de veiller à ce qu'on considère toute éventualité, y compris si il y a des tâches que l'armée peut assurer et qui laisserait les mains libres à la police sur la ligne de front», a-t-il déclaré. Le Premier ministre britannique a également évoqué la possibilité d'interdire des réseaux sociaux, «ceux qui s'en servent pour organiser des actions violentes, pour semer le trouble». La presse britannique a déjà pointé du doigt le rôle de Blackberry Messenger dans l'organisation des émeutes.