Le Maroc cherche à expulser 44 immigrants clandestins, qui ont essayé d'entrer dans les pays de la rive nord de la Méditerranée clandestinement, accusant l'Algérie d'être responsable du flux des harragas enregistré au Maroc. La presse marocaine a également précisé, dans son édition d'hier, que 44 immigrés clandestins venus d'Afrique subsaharienne seront livrés à la police judiciaire, avant de les expulser vers l'Algérie. Un pays, accusé par les autorités marocaines d'être le seul passage des immigrés clandestins originaires d'Afrique subsaharienne. Le dossier des immigrés clandestins constitue, en effet, le point qui entrave la normalisation des relations entre l'Algérie et le Maroc, et le Maroc n'hésite pas à responsabiliser l'Algérie à faciliter le passage des clandestins en provenance des territoires africains. Rabat tente à chaque fois de lier la question de l'immigration illégale au dossier du Sahara Occidental, alors que l'Algérie a toujours rejeté cette accusation et a affirmé que c'est une affaire d'autodétermination du peuple sahraoui, soulignant dans ce cadre que «l'immigration clandestine est une affaire de tous». L'Algérie dépense annuellement un budget conséquent pour lutter contre l'immigration clandestine, particulièrement lors des rapatriements des ressortissants vers leur pays d'origine. L'Algérie ne peut plus faire face en solo à ce phénomène, sans la coopération régionale et internationale. De même que l'Algérie rejette les solutions inhumaines, proposées par certains pays européens comme la mise en place des centres de transit des immigrants clandestins. Les pays du Nord et du Sud de la Méditerranée tentent, toutefois, de trouver des solutions au dossier d'immigration clandestine dans le contexte de la réunion des 5+5, afin de renforcer le dialogue et la concertation entre les pays membres. L'Algérie avait refusé, en 2004, la demande de la France et de l'Espagne de passer à la création de centres de transit pour les migrants africains sur le territoire des pays du Maghreb, en attendant leurs rapatriements vers leurs pays d'origine. Paris et Madrid ont également essayé de convaincre la Libye d'accepter la demande. L'Algérie a précisé dernièrement que «la responsabilité de la lutte contre l'immigration illégale est la responsabilité de l'Europe, qui doit contribuer au développement de l'Afrique économiquement et socialement et lutter contre la pauvreté, qui est à l'origine de ce phénomène». A cet effet, un consensus entre toutes les parties européennes a été conclu sur la nécessité de soutenir les pays de l'Union du Maghreb arabe, logistiquement et techniquement, afin de renforcer les contrôles rigoureux au niveau des frontières avec les pays de la côte africaine.