Le Pape Benoît XVI effectue, depuis jeudi, une visite à Madrid où il a été accueilli par le roi Juan Carlos, la reine Sofia ainsi que par le président Zapatero et le leader de l'opposition du Parti populaire (PP), Mariano Rajoy. Le souverain pontife a saisi l'occasion de la célébration de la Journée internationale de la jeunesse, qui se déroule dans la capitale espagnole, pour prononcer un discours jugé assez direct par les médias. En effet, après avoir lancé un appel à la paix dans le monde et dénoncé la persécution des minorités catholiques dans certains pays musulmans, Benoît XVI a critiqué, en présence du couple royal et du président Zapatero, l'attitude du gouvernement espagnol à l égard de la religion et de la morale chrétienne. Il a dénoncé «ceux qui croient en Dieu mais défendent l'avortement, l'euthanasie et l'occultation des signes chrétiens dans la vie publique. Le pape a qualifié d'«intolérable» le chômage qui touche une large frange de la jeunesse espagnole. La visite du souverain pontife a provoqué, jeudi durant la nuit, une nouvelle vague de protestations des «indignés» qui font le siège du centre de Madrid depuis le 15 mai dernier. Les forces anti-émeutes ont dû intervenir durant la nuit contre les groupes de manifestants laïcs qui sont opposée à la visite du pape Benoît XVI. Un impressionnant dispositif de sécurité est déployé dans le centre de Madrid où les manifestants laïcs dénoncent la position du Vatican sur la généralisation de l'enseignement de la religion à l'école, son opposition à la loi sur l'avortement et au mariage entre personnes du même sexe. Les représentants de ce courant de protestation sociale ont attiré l'attention des médias sur les ‘dépenses faramineuses occasionnées par la visite du pape Benoît XVI en Espagne au moment où le pays traverse une grave crise économique et financière».