Le chef du gouvernement socialiste espagnol, José Luis Rodriguez Zapatero, remonte dans les sondages qui le donnent vainqueur face à son opposant de droite, Mariano Rajoy, aux élections législatives du 9 mars. Le leader socialiste a écrasé son rival lors de leur second et dernier débat télévisé. Lors du premier débat de la campagne, le 25 février, suivi par 13 millions de téléspectateurs, Zapatero s'était concentré de façon tendue sur la défense de son bilan face aux attaques en règle lancées par Rajoy sur le ralentissement économique, l'immigration et la politique antiterroriste. Lundi soir, il a exposé de manière posée, visage concentré et sérieux, son programme pour les quatre prochaines années, tandis que Rajoy a répété ses attaques contre les échecs et les mensonges du gouvernement socialiste sur l'économie et sa négociation manquée avec l'ETA. Le leader de l'opposition devait même avouer son échec à la fin du débat, même si ce fut sur un mode ironique. Tandis que Zapatero a promis l'exonération d'impôts pour ceux gagnant moins de 16 000 euros par an, Rajoy a parlé de réduction des dépenses publiques, ce qui lui met à dos les fonctionnaires encore puissants dans l'Espagne moderne. Quant au thème de l'immigration, face à l'accusation de la droite d'avoir régularisé près de 600 000 travailleurs clandestins en 2005, Zapatero a répondu que les précédents gouvernements conservateurs avaient procédé à 5 régularisations. Le chef du gouvernement sortant n'a pas manqué de souligner que sa mesure avait été prise en accord avec les syndicats et le patronat. Les derniers sondages autorisés de la campagne donnaient une avance de 4 à 4,4 points au Parti socialiste (PSOE) de Zapatero sur le Parti populaire (PP) de Rajoy en intentions de vote. La droite gagnerait quelques sièges par rapport à 2004, où elle avait perdu le pouvoir à la surprise générale, trois jours après la tragédie des attentats terroristes de Madrid. Mais les socialistes obtiendraient comme en 2004 une majorité relative suffisante pour gouverner. D. B.