Les habitants de la daïra de Tigzirt, au nord de la wilaya, continuent à souffrir du manque de médecins spécialistes. Il est inéluctable pour les malades de se déplacer jusqu'au chef-lieu de la wilaya pour les moindres soins, à plus de 40 kilomètres. Les premières victimes de ce manque flagrant qui perdure sont, en effet, les femmes enceintes. La chirurgie obstétrique fait défaut à la polyclinique de Tigzirt. Dimanche soir, un habitant de la localité de Mizrana qui a évacué sa femme en urgence pour un accouchement à la polyclinique de la ville de Tigzirt a été surpris d'être orienté vers la polyclinique Sbihi de la vile de Tizi Ouzou. «Les médecins m'ont signifié qu'ils ne peuvent pas prendre en charge les primipares», nous déclare le concerné. Les déboires du pauvre citoyen ne s'arrêtent pas là. Il devait évacuer lui-même et avec ses propres moyens sa femme souffrante à la ville de Tizi Ouzou, à une heure tardive de la nuit. Il n'a dû son salut qu'à la bienfaisance de ses voisins du village. Une fois à la polyclinique de Sbihi, les responsables lui ont signifié qu'il n'y avait plus de place ! Il fallait alors voir «quelqu'un qui connaît quelqu'un» pour trouver enfin une place pour la femme qui était sur le point d'accoucher. Le piston a de beaux jours devant lui à Tizi Ouzou et ailleurs. Devant de pareilles situations, les simples citoyens ne savent plus à quel saint se vouer. Ils restent livrés à eux-mêmes dans la plupart des cas. Les soins chez les médecins et les gynécologues privés coûtent les yeux de la tête. Il faut débourser pas moins de 60 000 DA pour une césarienne par exemple. La réalisation d'un nouvel hôpital digne de ce nom à Tigzirt tarde à voir le jour.