La Ligue arabe a abordé les situations actuelles en Syrie et en Libye lors d'une réunion extraordinaire des ministres des Affaires étrangères samedi soir, et qui s'est terminée tard dans la nuit. En ce qui concerne la Syrie, l'organisation a décidé de former une délégation ministérielle qui se rendra dans ce pays afin d'aider à résoudre l'actuelle crise qui le secoue. La délégation, qui comprend des membres de Jordanie, de Tunisie, du Qatar et d'Oman, ainsi que le secrétaire général de la Ligue arabe, se rendra à Damas dans le cadre d'une initiative arabe visant à résoudre la crise syrienne. Les ministres des Affaires étrangères des pays de la Ligue arabe ont souligné que la Syrie était confrontée à «une crise dangereuse» qui requiert une coopération arabe. Le ministre omanais des Affaires étrangères, Youssef bin Alawi, qui a présidé la réunion, a appelé à la coordination et à la coopération pour aider les Syriens à surmonter la crise d'une manière qui permette d'apporter «la liberté, la justice et la stabilité». Selon la déclaration finale rendue publique à l'issue de la réunion, il a été demandé au secrétaire général de la Ligue arabe, Nabil Al Arabi, de mener une mission urgente à Damas et «de transmettre aux dirigeants syriens la proposition arabe destinée à résoudre la crise». Tout en appelant à respecter le droit du peuple syrien à «des réformes politiques et sociales», la Ligue arabe a souligné que la stabilité de la Syrie était cruciale pour la stabilité de la région. Les ministres ont cependant appelé dans leur communiqué à «mettre fin à l'effusion de sang et à suivre la voie de la raison avant qu'il ne soit trop tard». Le communiqué ne donne aucune précision sur la teneur de cette initiative. Le ministre syrien des Affaires étrangères, Walid Al Moallem, n'a pas pris part à la réunion. En revanche, l'ambassadeur de Syrie en Egypte et auprès de la Ligue arabe était présent. Par ailleurs, les Etats-Unis, la France, l'Allemagne et la Grande-Bretagne ont récemment exhorté le président syrien Bachar Al Assad à démissionner. Cet appel a été qualifié d'«insolent» et allant à l'encontre des conventions internationales par le ministre iranien des Affaires étrangères, Ali Akbar Salehi, cité par la chaîne de télévision anglophone Press TV. «La Syrie est un pays indépendant. Les conventions internationales ne permettent pas à des pays de prendre une position d'intervention sur un autre pays», a ajouté M. Salehi. «Les Etats-Unis se considèrent encore comme police du monde», a poursuivi M. Salehi.