Un vrai désordre a régné hier durant toute la matinée, à l'intérieur comme à l'extérieur de la gare routière de la ville de Tizi Ouzou. La cause étant la délocalisation de la station de minibus sise à proximité de l'abattoir, à l'intérieur de l'ancienne gare. Une décision de la direction des transports de wilaya exécutée sans le moindre préavis pour les transporteurs concernés. «On a été surpris ce matin (hier, ndlr) par des policiers qui ont fermé l'accès à la station, tout en nous orientant vers la gare routière de la ville», nous dira un transporteur d'Ath Zmenzer. Mais la décision était loin de plaire aux transporteurs. Ces derniers, dont le nombre dépasse les 500, estiment que la gare routière ne peut pas les contenir du fait de son exigüité. L'ancienne station, faut-il le préciser, est occupée par les transporteurs desservant plusieurs localités, à l'instar de Draâ Ben Khedda, Tadmaït, Betrouna, Maâtkas, Souk El Tenine, Ath Zmenzer et Tirmitine. Toutes ces lignes viennent ainsi s'ajouter à celles existantes déjà à l'intérieur de la gare, comme Tigzirt, Makouda, Boudjima, Attouche et Ifflissen. Une grève a été alors déclenchée par les transporteurs des deux lignes Draâ Ben Khedda et Tadmaït. Une longue file de minibus s'est alors constituée sur la RN 12, occupant une voie de l'entrée ouest de la ville, en signe de protestation contre la décision de l'administration, avant que les transporteurs ne viennent bloquer et l'accès à la gare et la circulation au niveau de la place Matoub-Lounès. Plus d'une heure de temps, la gare routière est restée fermée après que les opérateurs desservant d'autres localités ont rejoint le mot d'ordre de grève. Ainsi, plusieurs citoyens ont été contraints de descendre en dehors de la ville et marcher près de deux kilomètres pour rejoindre le centre-ville. Une situation fortement dénoncée par les usagers en colère. Il a fallu l'intervention du directeur des transports qui s'est déplacé sur les lieux pour que la situation se débloque enfin vers 11 h 30. Kamel Rezig a expliqué aux transporteurs que la décision de délocalisation est irrévocable, comme ce fut le cas d'ailleurs pour les transporteurs de voyageurs par bus qui ont fini par se déplacer à la gare Kaf Naadja. «Cette délocalisation entre dans le cadre du plan de transport visant la décongestion de la ville de Tizi Ouzou, a encore indiqué M. Rezig. Intransigeants, les transporteurs n'ont pas été convaincus. Suite à quoi une solution et un compromis temporaire ont été trouvés. Le directeur a ainsi ordonné l'ouverture de l'ancienne station pour servir de zone d'attente pour les transporteurs qui devront effectuer leurs chargements à l'intérieur de la gare. Ces derniers ont repris le travail, et ont même effectué leurs chargements à l'intérieur de la station. Pour le directeur, «il s'agit d'une question d'organisation, puisque le nombre de bus est appelé à se diviser par trois : un à l'intérieur de la gare, l'autre en route et un autre tiers dans les différents points de départ des localités». Mais les transporteurs, eux, ne voient pas les choses sous le même angle. «Il y a plus de 250 bus rien que pour Maâtkas, plus une cinquantaine d'Ath Zmenzer, une autre de Betrouna et Tirmitine, sans oublier plus d'une centaine pour DBK et Tadmaït. C'est dire qu'il est impossible pour un espace pareil de contenir tout ce nombre», réplique un transporteur. Et d'ajouter : «L'organisation ne suffit pas»! Une réunion aurait été prévue en fin d'après-midi hier, entre des représentants des transporteurs et le directeur de wilaya du secteur. Ce dernier a invité, lors de son déplacement à la gare, les opérateurs à dégager une délégation qui sera reçue dans son bureau, afin de tirer au clair la délocalisation et trouver une solution au problème.