Le Parti populaire espagnol (PPE) s'est déclaré, hier, en faveur d'un référendum d'autodétermination au Sahara occidental. Dans une interview publiée hier par le quotidien El Pais, en prévision des élections générales anticipées qui auront lieu en Espagne, le 20 novembre prochain, Jorge Moragas, le responsable à la politique extérieure de cette principale force d'opposition qui est créditée, dans tous les sondages, d'une nette victoire aux élections générales anticipées qui auront lieu le 20 novembre, a estimé qu'une solution au conflit autour de l'ancienne colonie espagnole occupée militairement par le Maroc depuis 1975, passe inévitablement par la consultation du peuple sahraoui sur son avenir. «Notre position se fonde sur le respect de la légalité internationale» et les deux parties impliquées dans le conflit sahraoui, le Maroc et le Front Polisario, devraient aller vers la tenue d'un référendum», a-t-il dit, en rappelant que cette position a été traditionnellement celle de l'Espagne, vant l'arrivée des Socialistes au pouvoir, en mars 2004. L'opposition de gauche comme de droite et les médias ont, depuis, accusé le Parti socialiste au pouvoir de s'aligner sur la position marocaine. C'est ce qu'a confirmé M. Moragas qui a tenu à rappeler, dans cette même interview, que «Zapatero avait promis, dès sa sortie de l'Elysée au lendemain de son arrivée au pouvoir, de régler le problème du Sahara occidental dans les six mois». Ce qu'il fit c'est «l'alignement de la position de l'Espagne sur les thèses françaises». Le Parti populaire, lui, «fonde sa position sur le respect de la légalité internationale et de la responsabilité historique de l'Espagne» envers son ancienne colonie. Le Maroc s'inquiète du retour du PP au pouvoir, même si la formation de Mariano Rajoy a annoncé sa disposition à «développer ses relations avec Rabat», selon M. Moragas. L'ex-président José Maria Aznar avait, en 2001 à Bruxelles, bloqué l'initiative du président Jacques Chirac sur une position commune de l'Union européenne inclinée dans le sens des thèses marocaines. Mohammed VI remit alors sur la table le dossier de Ceuta et Melilla, avant de faire occuper le rocher de Perejil par un groupe de gendarmes, dans le but de tester la réaction de l'Espagne en cas de «Marche Verte» en direction des deux enclaves espagnoles. Le président Aznar prit la décision de déloger par la force le groupe de gendarmes qui n'avait opposé aucune résistance. «L'homme qui hait le Maroc», ce fut par cette manchette que la presse officielle marocaine désignera l'ex-président Aznar.