Avant-hier, le journal télévisé nous a invité à une petite visite au musée national de Cherchell dans la wilaya de Tipaza. La télévision nationale nous a rappelé que le musée de Cherchell est considéré comme le plus important du Maghreb et nous a montré les belles images des statues exposées. Les journalistes de la télévision auraient dû aller plus loin et nous montrer les images noires de ce musée et de la grande place qui a vu certaines statues, notamment au niveau du jet d'eau, massacrées sans qu'il n'y ait aucune réaction des autorités locales pour les réhabiliter. Mis à part les arbres, plusieurs fois centenaires qui souffrent en silence, il est dommage que la partie arrière du musée et qui, faut-il le rappeler, en fait partie est jonchée d'ordures devant les statues millénaires. Il faut signaler que les visiteurs devraient être invités à voir cette partie arrière du musée pour admirer ces statues qui semblent ne plus supporter les odeurs nauséabondes. Les touristes qui ont envie de s'appuyer sur le garde du corps pour voir le port et le phare seront déçus par les amas d'ordures qui se trouvent le long de la placette. On se demande pourquoi la direction du musée ne pense pas au nettoyage de cette institution et pourquoi les services d'hygiène de l'APC ne nettoient que certains endroits alors que la ville est censée attirer les touristes. Les défenseurs de Cherchell, notamment ses anciens habitants, ont tenu à dénoncer ce laisser-aller mais à ce jour, rien n'a été fait et les ordures continuent de joncher les alentours de l'une des plus belles villes d'Algérie. Les appels pourraient encore rester sans écho car il paraît que seuls les Cherchellois notamment ses hommes de lettres et ses artistes pourraient la défendre et lui rendre ses lettres de noblesse. Parmi les enfants de cette ville romaine, certains, tels que le plus ancien des herboristes Kamel Djebbour, écrivent des poèmes pour se défouler en attendant des jours meilleurs pour la ville de leurs ancêtres et d'autres comme Kamel Bouchama, un ancien ministre et ambassadeur, décident de revenir sur l'histoire de Cherchell et de ses habitants connus pour avoir été de grands hommes de science et de culture. Une ville de culture La ville qui a donné de grands hommes tels que Mohamed Belarbey, le premier médecin arabe, les écrivains Kamel Bouchama et Assia Djebbar, les chanteurs Saïd Ghobrini, Nora, Nardjess et Abdelhakim Garami, l'auteur de la chanson Ch'hilet Layani et du virtuose du banjo Kaddour Cherchali mérite une meilleure gestion. Le mausolée de Sidi Brahim El Ghobrini, le saint patron de Cherchell dont la salle est souvent fermée devrait également être restauré.