Les forces gouvernementales yéménites se sont massivement déployées à Sanaa, où l'opposition a appelé à des manifestations dimanche pour accélérer la chute du président Ali Abdallah Saleh, absent du pays depuis quatre mois. La capitale est privée d'électricité depuis samedi après-midi, et la plupart des stations-services ont été subitement fermées, ce qui a provoqué une affluence chaotique dans les rares stations qui continuent à servir les automobilistes. L'opposition a appelé samedi à intensifier les manifestations contre le régime, faisant valoir que le processus politique était dans l'impasse en raison de l'absence prolongée de M. Saleh, actuellement en convalescence en Arabie Saoudite après avoir été blessé le 3 juin dans un attentat à Sanaa. Le processus politique est dans l'impasse en raison du refus du président Saleh de signer le plan du Golfe sur une sortie de crise, qui prévoit la démission du président. Les protestataires espèrent que les forces loyalistes à Saleh ne s'en prendront pas aux défilés pacifiques de jeunes sans armes. Ils ont prévenu que les militaires dissidents, qui ont rallié en mars le mouvement de contestation sous la conduite du général Ali Mohsen al-Ahmar, étaient en état d'alerte pour défendre les manifestants en cas d'attaque. En dehors de Sanaa, la tension était vive dans d'autres provinces du Yémen, en particulier dans le Sud, et à Taëz, la deuxième ville du pays, où de violents affrontements ont opposé dimanche à l'aube la Garde républicaine à des hommes de tribus armés, selon des habitants. Le parti présidentiel, le Congrès populaire général (CPG), a accusé dimanche le Forum commun, une coalition de l'opposition parlementaire, principale composante du Conseil national, de préparer un complot en mobilisant les jeunes protestataires à prendre le pouvoir par la force. Par ailleurs, l'opposition pourrait refuser l'initiative présentée par le Conseil de coopération du Golfe (CCG), à moins que le président Saleh ne démissionne en premier lieu.