Les travailleurs du Fonds national de péréquation des œuvres sociales (FNPOS) de la wilaya de Tizi Ouzou passent à l'action. Une grève illimitée a été déclenchée depuis hier, pour dénoncer les agissements de la directrice de cette antenne, laquelle, selon les contestataires rencontrés hier au siège de la section syndicale, «exerce une pression et un harcèlement sur le personnel, et ce, depuis son installation, il y a plus de neuf mois». «Il s'agit d'une grève illimitée et non pas d'une journée de protestation», expliquent les travailleurs. S'agissant des revendications inscrites dans leur plateforme, les travailleurs au nombre de 23 dénoncent en premier lieu la situation de plus d'un tiers d'entre eux, qui exercent avec des CDD (contrats à durée déterminée). «C'est le premier problème à régler», nous dira Karim Sahari, secrétaire général de la section syndicale. Ce dernier expliquera que les contractuels sont au nombre de 9, dont le plus ancien cumule une expérience de 5 années. «Il n'est pas normal de retenir un travailleur en CDD, car l'article 58 de la convention collective de branche de la sécurité sociale est clair là-dessus : le contrat de travail à durée déterminée est renouvelable une seule fois et ne peut excéder, en aucun cas, six mois. Ce qui n'est pas le cas chez nous», précise notre interlocuteur. Et de dénoncer que «cette façon de faire n'est qu'un moyen d'exercer la pression sur eux, tout en brandissant les menaces de licenciement». Les protestataires dénoncent également les conditions socioprofessionnelles dans lesquelles ils exercent et où «les sanctions arbitraires et non fondées envers certains travailleurs», sans compter «les entraves de la directrice à la tenue de l'AG des travailleurs, en refusant tout dialogue avec eux», sont légion. Il y a lieu de préciser que l'antenne FNPOS de Tizi Ouzou souffre de sous-effectif. «Notre rendement ne peut être jugé que par les citoyens qui sont bien accueillis. Ce n'est pas à la directrice de sanctionner quiconque sous prétexte de faible rendement», dénonce un contrôleur technique, qui ajoute qu'un «renforcement en personnel est plus qu'indispensable, car deux agents ne peuvent pas étudier les dossiers de plus de 6000 clients». Reçu par le chef de cabinet du wali durant la matinée d'hier, M. Sehari dira que l'option retenue est la négociation, «que nous allons entamer à partir de demain (aujourd'hui, ndlr). Mais la grève restera ouverte jusqu'à la fin des négociations». Par ce bras de fer avec leur direction, les travailleurs entendent crier haut et fort : «Ou la prise en charge de nos revendications légitimes, ou que la directrice dégage !», résume un travailleur.