«L'approche algérienne en matière de lutte antiterroriste menée dans la sous-région est une approche nouvelle et novatrice», estime Mohand Barkouk, expert international dans le domaine sécuritaire. Notre interlocuteur revient sur les efforts déployés par l'Algérie depuis 2009 et les multiples réunions tenues pour le développement saharien à travers la création des structures chargées de mettre en place une stratégie régionale pour contrer la menace terroriste et ses propagations. Il s'agit notamment de l'Union de fusion et de liaison (UFL) et le comité d'état-major opérationnel conjoint (Cemoc) «ayant permis une coopération entre les pays de la sous-région étant que la sécurité dans ce territoire est une affaire qui les concerne en premier lieu-. Ces mécanismes ont été opérationnels grâce, note notre interlocuteur, à la volonté constatée chez ces pays à développer cette stratégie multidimensionnelle aidant à doter leurs pays en capacités nécessaires pour lutter contre les menaces qui rongent la région. «Après tout ce travail, l'Algérie veut impliquer les puissances du monde dont les membres du Conseil de sécurité et autres bailleurs de fonds dans le développement socio-économique de ces pays afin d'atteindre la sécurité régionale», a-t-il précisé. Selon lui, la lutte proprement militaire ne peut pas, à elle seule, éradiquer le terrorisme dans cet environnement déjà fragilisée par le sous-développement et autres fléaux. «Le terrorisme ne se nourrit pas uniquement des rançons payées en contre-partie de la libération des otages mais il se propage grâce à des alliances étroits avec le trafic de drogue et le crime organisé, d'où la nécessité et l'urgence d'aider les pays de la région à atténuer ces menaces d'abord», a-t-il indiqué. Avec cette démarche et ce schéma cohérent, «l'Algérie va attirer la confiance des pays du monde et les experts invités à débattre de ces problèmes». Selon lui, la conférence a une importance capitale par le fait qu'elle veut développer les capacités des pays du Sahel dans leur lutte contre le terrorisme, crime organisé et trafic de drogue», en respectant leur souveraineté, sans volonté d'ingérence dans leurs affaires ni dans le choix qu'ils ont déjà fait dans ce domaine». A propos de la Libye, Mohand Berkouk estime que la situation actuelle a ouvert le bal à la menace directe et réelle en raison de la propagation des armes. Il estime que la situation d'insécurité va encore s'aggraver et aura des conséquences douteuses à travers» la possibilité aux groupes terroristes de se doter en armes plus importants et percutants. L'élargissement du champ de la zone d'insécurité vers la Libye va faciliter le développement du terrorisme africo-maghrébin. La fragilité de la gestion sécuritaire va s'affaiblir d'avantage par le développement d'une zone de reprise dans la région», a-t-il expliqué.