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Intérêts économiques et enjeux stratégiques
Libye
Publié dans Le Temps d'Algérie le 07 - 09 - 2011

La rébellion est sur le plan d´obtenir la reddition sans conditions des derniers partisans du régime libyen, encore en armes, qui se sont retranchés dans les deux seuls bastions traditionnel du colonel Kadhafi. Les notables de Bani Walid auraient même déjà négocié le principe de laisser les insurgés prendre le contrôle de la ville, pour éviter un bain de sang, une issue qui pourrait être, aussi, celle de Syrte assiégée.
Le scénario idéal pour les «alliés»
C´est le scénario idéal de la coalition militaire internationale pilotée par la France et le Royaume-Uni qui veut en finir, au plus tôt, avec une guerre trop coûteuse, et voir s´installer à Tripoli, dans les prochains jours, les nouvelles autorités libyennes.
Le sort de Kadhafi ne serait plus une priorité pour les alliés - pour les insurgés si - car les entreprises occidentales sont impatientes de s´établir en affaires dans ce pays maghrébin aux ressources financières considérables. Hier matin, la ministre des Affaires étrangères du président Zapatero a admis que «la fin de la guerre est plus importante que la capture de Kadhafi, qui est certes importante», mais que «la priorité est à la reconstruction du pays et à la consolidation du processus démocratique».
Mme Jimenez traduit ici le sentiment général qui est celui de ses alliés qui, à l´exemple de ce qu´avait décidé George Bush concernant Saddam Hussein, veulent laisser le soin aux insurgés de décider du sort de Mouamar Kadhafi. La présence de membres de Al Qaïda dans les rangs de la rébellion ne dérange même pas la coalition occidentale.
David Cameron, le Premier ministre britannique, a rendu hommage, lundi, à la combativité de Belhadj, le djihadiste qui a pris d´assaut Bab el-Azizia, le QG de Kadhafi, aujourd´hui le commandant chef de la milice à Tripoli.
Une Etat islamique, pourquoi pas !
La chef de la diplomatie espagnole a fait mieux quand elle assure, en réponse à une question relative à l´annonce par le Conseil national de transition d´un Etat islamique en Libye où sera appliquée la chari'a, qu´à son avis, «le projet politique du CNT qui est constitué de plusieurs courants ne constitue pas un obstacle à la mise en place d´un Etat de droit démocratique».
«Le poids de la religion est, de toute façon, un facteur commun à de nombreux pays de la région», soutient-elle. Pour bon nombre d´observateurs, les «alliés» sont convaincus qu´un régime islamiste sera installé à terme en Libye. L´essentiel, pour eux, c´est d´entretenir des relations fécondes avec le futur gouvernement libyen, quelle que soit sa nature idéologique.
Aujourd´hui, les capitaux étrangers se préoccupent moins de la persistance de foyers des partisans du colonel Kadhafi qui résistent encore pour sauver leurs vies et leurs biens que pour le salut du régime qu´ils ont servi depuis 42 ans.
Un «couloir» pour l´armée de Kadhafi
Aux dernières nouvelles, des centaines de militaires et de «mercenaires» touaregs et africains qui ont combattu pour le régime libyen font route vers le Burkina Fasso. Les alliés sont persuadés que le colonel Kadhafi, qui reste introuvable à ce jour, n´est pas dans ce convoi militaire, composé de plusieurs dizaines de véhicules blindés chargés d´or et d´argent. Combien même le serait-il, ils laisseraient faire.
C´est à Ouagadougou que le Guide de la révolution libyenne pourrait choisir de se réfugier. Mais le président burkinabé, Balise Compaoré, a-t-il au moins la volonté de s´opposer à une extradition de l´hôte qui a eu la main généreuse pour lui en son temps ! Rien n´est moins sûr, car les décisions que prend Ouagadougou sont décidées à l´Elysée.
Un tel mouvement de troupes à découvert, une si longue colonne blindée sillonnant lentement le désert du Sahel, passeraient-ils donc inaperçus pour les avions espions alliés ? La possibilité existe qu´un accord serait intervenu entre le CNT et la France portant sur l´ouverture d´un couloir vers le Sahel au colonel Kadhafi pour accélérer la fin de son régime. Il est, en effet, impensable que les alliés ne puissent pas avoir repéré cet important convoi dans un désert où les services de renseignements français son omniprésents.
Les intérêts des puissances occidentales
La Libye représente un enjeu d´avenir pour les intérêts géopolitiques et économiques des puissances occidentales. Les Occidentaux ne veulent pas donc s´attarder sur le cas personnel Kadhafi, pour mettre en place, sans délais, leur nouvel ordre politique et économique dans la région.
Les experts évaluent à plus de 300 milliards d´euros le fonds de reconstruction des infrastructures libyennes dont les deux tiers seraient déjà affectés aux hommes d´affaires français. Une belle somme déjà placée dans les banques étrangères.
Les pays occidentaux ont donc plus urgent à faire. D´abord en finir avec une guerre trop coûteuse. Déjà que la victoire est totale, ou presque, puisque l´ère du régime libyen est bien derrière, alors que la menace d´une nouvelle récession est devant. Il faut donc de nouveaux marchés juteux, en Libye, où, au moins cinq compagnies pétrolières sont de retour après avoir plié bagage en février dernier, au début du conflit.
L´Espagne qui a sa part de marché dans ce plan de reconstruction en raison de sa contribution logistique à la guerre, ne veut pas que l´on s´attarde à la recherche de l´endroit où se cacherait le «dictateur libyen». C´est le cas du groupe pétrolier espagnol Repsol dont les équipes techniques sont déjà sur place à Ras Ahnouf et à Brega, pour remettre en fonction leurs installations pétrolières qui n´ont pas subi, par miracle, de dommages.
Le CNT a donné des garanties à cette compagnie pétrolière qui a réalisé ses meilleures affaires sous le régime de Kadhafi depuis les années 1970, en produisant jusqu´à 600 mille barils/jour soit le tiers de la production pétrolière libyenne d´avant-guerre.
Le jeu trouble des puissances régionales
D´autres puissances, régionales, dont l´Egypte et l´Arabie Saoudite, le royaume saoudien étant l´ennemi juré du régime libyen, entendent tirer profit de la nouvelle configuration qui se dessine en Afrique du Nord. Le Conseil du Golfe a intégré le Maroc dans son alliance politico-militaire. Rabat s´emploie, de son côté, à opérer un rapprochement de la rébellion libyenne en vue d´un «nouvel équilibre régional».
L´objectif des autorités marocaines est de «faire incliner la position de la nouvelle Libye en faveur de leurs thèses sur le Sahara occidental. C´est pourquoi, le gouvernement marocain, après une longue hésitation, a fini par prendre le train en marche en décidant de reconnaître le CNT au moment où les insurgés étaient aux portes de Tripoli, et alors que l´Algérie accueillait la famille de Kadhafi.
La nouvelle stratégie marocaine qui vise à consacrer «l´isolement régional de l´Algérie» se justifie par les rumeurs sur la prétendue participation des troupes du Front Polisario aux côtés du régime libyen.


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