C'est une magnifique exposition de miniature,de calligraphie et d'enluminure qui se tient du 1er au 10 septembre au centre des loisirs scientifiques à Alger. Cette exposition regroupe les doyens, les plasticiens des années 1980 et les nouveaux talents dans cet art du raffinement et de l'enjolivement. Mustapha Adjaout, Mohamed Ranem, Abdelhamid Skander, Tahar Mokdani et Ali Kerbouche font partie de ces anciens pour qui cet art n'a plus de secret. Les miniaturistes des années 1980 qui se sont écartés de cette touche investissent d'autres champs d'investigation en modernisant la miniature. Les nouveaux talents se caractérisent par beaucoup d'ingéniosité et de créativité. De superbes miniatures modernes côtoient les anciennes du style Racim qui subjuguent par leurs formes géométriques et leurs couleurs chamarrées. La miniature moderne se décline dans des scènes quotidiennes comme cette femme roulant le couscous et le tamisant, ou ces enfants apprenant le Coran sur des tablettes ou ce paysage du désert avec ses touareg et méharis ou la représentation de l'héroïne Fatma n'Soumeur. Chaque miniature à la thématique d'actualité renferme des couleurs éthérées ou vives. «Bon nombre de ces œuvres appartiennent au patrimoine de la ville d'Alger et à l'établissement Art et Culture», indique M. Bensaâdia responsable de ce centre. Sur les cimaises de la salle d'exposition, on retrouve une enluminure de Hocine Mezioud primée en 1974 lors des grands prix de la miniature de la ville d'Alger. Rekab Nourredine, Zaidi Omar, Zouaoui Radia, Hadj Ali Mourad, Bensaid Nadia … ont composé à travers les diverses miniatures des bouquets floraux dans cet art de la finesse. D'autres plus versés dans l'histoire et le patrimoine culturel ancestral s'attachent à la représentation d'évènements historiques notamment la résistance de l'Emir Abdelkader ou le soulèvement de Lalla Fatma n'Soumeur. Un art pérenne De superbes œuvres de Ali Skander sont également exposées. Ce professeur de calligraphie qui a étudié en Tunisie et en Egypte est présent avec des ouvrages qui se démarquent des autres. L'un des doyens, Mohamed Ranem, qui nous a habitués à ses belles miniatures, a participé à cette exposition avec une céramique intitulée «Basmala». C'est un chef-d'œuvre de délicatesse et d'harmonie de teintes. Cumulant pour la plupart des années d'expérience et de savoir-faire, ces artistes consacrés ont participé à de nombreux festivals nationaux et internationaux de la calligraphie notamment à Alger, Rabat et Istanbul. Cette exposition de haute facture témoigne de l'engouement et de la pérennité de cet art qui, au fil des siècles, a gardé son empreinte tout en se modernisant.