Un importateur d'Oran a eu la désagréable surprise, ces derniers jours, de découvrir que sa marchandise, censée être en zone sous-douane du port, était en vente libre dans des magasins spécialisés dans la vente de pièces détachées. Des sources sûres ont indiqué que l'affaire n'a été ébruitée que récemment, quand des commerçants ont annoncé à l'importateur que la marchandise qui se trouvait encore dans des containers au port d'Oran était en vente dans des magasins de l'avenue Saint-Eugène, une artère qui abrite plusieurs magasins de pièces détachées pour véhicules lourds et légers. Les mêmes sources affirment que les faits ont été probablement facilités par des complicités au niveau du port d'Oran. En effet, seul l'importateur et la direction de l'entreprise portuaire était au courant de la nature de la marchandise contenue dans le container. L'administration portuaire avait le certificat de connaissement de la cargaison déclarée aussi bien par l'importateur que le fournisseur, notent nos sources qui relèvent des faits bizarres. «Le container qui était placé en zone sous-douane, en attendant les opérations de dédouanement et l'enlèvement de la marchandise, était isolé des autres containers. Normalement, il devait être placé avec les autres avec la porte scellée, bloquée contre la paroi d'un autre container pour éviter tout vol ou toute ouverture illégale. Lors de la découverte des faits, les scellés étaient fracturés et les enquêteurs ont découvert abandonné un sac encore plein de pièces détachées retirées du container», affirment nos interlocuteurs. Ces derniers s'interrogent sur les moyens utilisés par les voleurs pour déjouer le système de télésurveillance du port, la vigilance des agents de sécurité de l'EPO et pour franchir librement les différents barrages installés à l'entrée de l'enceinte portuaire. Pour l'instant, une enquête a été ouverte par les services de sécurité pour faire la lumière sur cette affaire qui rappelle étrangement une autre affaire dont a été victime un importateur de poudre de lait. En effet, le frère de cet importateur, qui était placé en détention provisoire dans le cadre d'une enquête sur la qualité de ce produit jugé impropre à la consommation, avait découvert que la poudre de lait saisie et placée sous scellés dans la zone sous-douane du port sec d'Es-senia, était en vente libre chez des détaillants à Oran.