Le président palestinien Mahmoud Abbas va continuer à se concerter avec les Etats-Unis et l'Union européenne (UE) sur la demande d'adhésion d'un Etat de Palestine à l'ONU, a annoncé mardi un haut responsable palestinien. M. Abbas recevra mercredi à 13h00 (10h00 GMT) David Hale, émissaire américain pour le Proche-Orient, a précisé à des journalistes Yasser Abed Rabbo, un dirigeant de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), y voyant une ultime tentative américaine de “sauver ce qui peut l'être”. La secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton s'est entretenue mardi au téléphone avec le président de l'Autorité palestinienne, qu'elle a invité à écouter l'émissaire “dans un esprit d'ouverture”, a annoncé le département d'Etat. M. Abed Rabbo a dit s'attendre à ce que le responsable américain émette des “menaces et mises en garde allant du boycott financier à des mesures concernant la représentation de l'OLP aux Nations unies”, réaffirmant qu'aucune pression ne détournerait les Palestiniens de leur démarche à l'ONU. “Nous avons donné à l'UE le ferme engagement à continuer à nous coordonner avec elle jusqu'au dernier moment pour la présentation du projet de résolution” à l'ONU, a-t-il ajouté. Le Premier ministre belge Yves Leterme a déclaré lundi, avant de rencontrer M. Abbas à Ramallah, qu'il évoquerait avec lui la formulation de ce texte, ajoutant qu'une copie serait transmise au chef de la diplomatie de l'UE, Catherine Ashton, avant d'être officiellement remise au secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon. Le président de l'Autorité palestinienne a en outre expliqué mardi soir à l'envoyé spécial du Quartette sur le Proche-Orient (Etats-Unis, Russie, UE, ONU) Tony Blair que c'était “l'intransigeance israélienne” qui l'avait amené à se tourner vers l'ONU, a rapporté l'agence officielle palestinienne Wafa. M. Abbas a assuré que “la partie palestinienne était prête à reprendre les négociations si Israël s'engageait sur les références du processus de paix, le principe d'un règlement à deux Etats sur les frontières de 1967, et l'arrêt de la colonisation des territoires palestiniens occupés”. De son côté, le chef du gouvernement israélien Benjamin Netanyahu a discuté mardi soir avec M. Hale ainsi que Dennis Ross, conseiller spécial du président américain, Barack Obama, également reçus par son ministre de la Défense Ehud Barak. Faute de perspective de reprise des négociations de paix, M. Abbas compte présenter la requête palestinienne le 20 septembre à l'Assemblée générale des Nations unies, malgré l'hostilité d'Israël et des Etats-Unis, qui ont menacé d'y mettre leur veto au Conseil de sécurité. Premier partenaire économique d'Israël et premier bailleur de fonds des Palestiniens, l'UE redoute quant à elle de voir ses membres se déchirer sur cette question.