Un véritable bras de fer est en train de s'installer autour de l'hommage que voulait rendre l'Association d'insertion et de promotion de la chanson oranaise (Apico), au défunt cheb Hasni, assassiné à Oran par un groupe terroriste le 29 août 1994, alors qu'il prenait un café avec ses amis du quartier de Gambetta. La veuve du chanteur disparu est sortie ces derniers jours de son silence pour réaffirmer de défendre les droits de son fils Abdallah et la mémoire de son défunt mari, «contre ceux qui veulent profiter de l'hommage qui lui sera rendu pour engranger des gains». Cette dernière a annoncé que l'association organisatrice de l'hommage ne l'a à aucun moment contactée pour mettre sur pied cette manifestation qui devait s'étaler, selon ses initiateurs, sur une semaine. Pour sa part, Touil Nacereddine, le président de l'association organisatrice, s'est montré surpris par les propos de la veuve de cheb Hasni. Nous avons toujours collaboré avec la mère du défunt que le tout Oran considère comme l'unique représentant des droits moraux et matériels du défunt. A aucun moment nous n'avons eu de problèmes avec elle. Nous avons toujours honoré sa mémoire et cela n'a jamais dérangé ses parents», affirme-t-il. Pour lui, il est inutile de recourir à un bras de fer, «car Hasni ne mérite pas cela, nous respectons sa mémoire et nous ne nous permettons jamais de profiter de son sacrifice», fera-t-il remarquer. Le programme de la manifestation mis sur pied par l'association Apico devait s'articuler autour de deux volets : conférences-débats-projection de films et spectacles artistiques. Ainsi M. Touil qui avait placé cet hommage sous le signe de «L'Algérie ne t'oublie pas Hasni», a annoncé que les gains qui allaient être récoltés à l'occasion des différents galas devaient être versés entièrement à la mère du défunt. «Le chèque représentant ces fonds devait être remis à la mère du défunt le 30 septembre en marge d'un gala de musique oranaise que devait animer la troupe Harmonie», fera-t-il remarquer. La manifestation qui coïncide avec le 17e anniversaire de l'assassinat de cheb Hasni devait s'étaler du 24 au 30 du mois courant. Elle devait surtout permettre aux fans du défunt de découvrir le film La dernière chanson, du réalisateur Messaoud Laïb, une œuvre réalisée dans le cadre de la manifestation «Alger, capitale de la culture arabe». «La nouveauté pour cet hommage annulé est l'éclairage qui devait être apporté sur le parcours sportif du défunt Hasni qui avait joué au football dans les petites catégories de l'ASMO avant de se consacrer à la chanson. D'anciens sportifs de la ville qui l'avaient côtoyé dans les stades devaient témoigner», note M. Touil. «Toutefois, ses fans pourront toujours se consoler en déposant une gerbe de fleurs le 29 septembre sur sa tombe au cimetière d'Oran, Aïn El Beïda, et lire la Fatiha du Coran au niveau de la plaque commémorative sur les lieux de son assassinat.