Neuf ans et la plaie reste toujours ouverte. La scène du raï malgré la pléthore de cheb qui l'a envahie continue de se mouvoir au rythme du raï sentimental. Hasni n'est pas mort puisque la vie a fini par triompher de la mort et ceux qui voulaient trucider l'Algérie ont échoué. On continue d'y naître, d'y vivre, de s'y aimer avant de s'éteindre dans la paix et la sérénité chaque jour que dieu fait. Neuf ans et le souvenir reste vivace. L'association de la promotion et d'insertion de la chanson oranaise Apîco pour commémorer le triste événement a organisé du 26 au 29 septembre une manifestation faite de recueillement et de souvenir. Elle a été l'occasion de manifester le soutien à la mère du défunt et de montrer que la scène a perdu en Hasni un ténor. Il est vrai que des jeunes chanteurs sont venus investir l'espace, il est vrai que des événements sont venus bouleverser la scène politique et artistique mais la mémoire collective retiendra le nom de Hasni, la complainte de Hasni le sacrifice de Hasni. Beaucoup de versions ont circulé à propos de l'assassinat de Hasni Chekroun, le 29 septembre 1994 au quartier Gambetta à Oran. Ces thèses sont tombées à l'eau après la publication, dans un livre de Patrick Forrestier (révélations d'un ancien émir du GIA) des aveux de l'émir qui avait commis l'ignoble tâche. Ce dernier dira que la sentence de mort a été décidée après le tour de chant du défunt au stade du 5-Juillet dans le cadre d'un gala organisé en solidarité avec les enfants de Somalie. «Nous avions décidé de l'éliminer en voyant les et les jeunes se trémousser au rythme de ses chansons et en voyant une jeune femme lui faire la bise ce qui constitue un outrage à la morale islamique», avait révélé l'émir sanguinaire. Depuis les tentatives de certains charognards d'utiliser l'image du défunt à des fins purement mercantiles ont poussé sa famille à s'isoler dans sa douleur. L'hommage qui lui a été rendu par l'Apico est désintéressé et toutes les recettes des galas que nous organiserons à cet effet irons au profit de sa mère, dira M.Touil Nacerdedine le président de l'association. Initié avec le concours de plusieurs organismes publics et privés et placé sous le patronage de Mme la ministre de la Communication et de la Culture, ce programme comprenait une exposition-photos sur la vie de Hasni, une conférence, des réceptions en hommage au défunt chanteur, la projection du documentaire réalisé par le télécinéaste Abdelatif M'rah sur cette vedette des jeunes et enfin un gala musical animé par les grands noms de la chanson oranaise.