La section de recherches du groupement de la wilaya d'Alger de la Gendarmerie nationale vient d'élucider une importante affaire dans laquelle sont mis en cause deux directeurs généraux qui auraient, selon l'enquête, ramassé une fortune illégalement, qu'ils ont blanchie dans l'immobilier par l'achat de biens, pas seulement en Algérie. Les mis en cause ne possèdent pas que des biens immobiliers, mais aussi une société de transports. Les éléments de l'enquête rapportent que les deux directeurs incriminés voyagent deux fois par mois dans plusieurs capitales du monde, avec de l'argent gagné illégalement. Ce sont deux DG de deux entreprises de fabrication, de distribution de ciment, basées à Mohammadia et à El Harrach. Ils ont été arrêtés avec leurs complices, au nombre de 37. Les deux directeurs généraux ont été interpellés après une longue enquête, menée depuis la fin de l'année 2010. Il s'agit des entreprises S et C. Ce sont, en tout, 54 personnes impliquées dans cette grosse affaire de trafic de ciment qui ont été interpellées. Outre les deux DG des deux sociétés, deux chefs de service commercial, des «faux» commerçants et cinq courtiers, qui étaient chargés de chercher de jeunes chômeurs pour les utiliser dans les ventes de ciment à travers des registres de commerce. Les deux sociétés achetaient de grosses quantités de ciment, voire 3000 tonnes chaque mois, des cimenteries de Meftah, Blida, Chlef et Sour Ghozlane. Seulement, 20 tonnes sont vendues, légalement et le reste, soit 2880 tonnes, est écoulé sur le marché parallèle, à un prix supérieur. Plus grave, des intermédiaires faisant partie de ce réseau de trafic étaient chargés de «recruter» des jeunes chômeurs de Médéa pour utiliser leurs noms dans des registres de commerce en contrepartie d'une somme de 15 millions de centimes. L'un des DG détient plusieurs comptes bancaires à l'étranger. Mieux, ils ont bénéficié, à travers le trafic, de plusieurs voyages à l'étranger, notamment en France, en Espagne, en Turquie, en Tunisie, au Maroc et ailleurs. Le DG de l'entreprise S. a établi une société de transport en France et, chaque mois, il effectuait deux voyages dans ce pays. L'enquête des gendarmes avait dévoilé, aussi, que cinq intermédiaires sont impliqués directement dans cette affaire, ainsi que 12 jeunes chômeurs de Médéa. 13 personnes, dont deux intermédiaires et un chef de service, accusées dans cette grosse affaire sont actuellement en fuite. Présentés devant le procureur de la République près du tribunal de Bir Mourad Rais, les deux DG, ainsi que le chef de service de l'entreprise S. et 36 autres accusés ont été placés sous mandat de dépôt.