«On veut nous pousser à mettre la clé sous le paillasson et à priver une dizaine de familles de leur principale source de revenus», note avec dépit Sergma Mohamed, qui se dit abattu par les difficultés qu'il rencontre au quotidien dans la gestion de son entreprise Pacefull Car, spécialisée dans le multiservice automobile, un concept nouveau en Algérie qui permet d'offrir aux clients la possibilité d'acheter des véhicules neufs, d'occasions, de louer des voitures, et reprise de leur ancien véhicule ainsi que le dépôt vente pour les concessionnaires et autres agents agréés. Sa colère est justifiée par la décision d'annulation d 'un contrat de location, établi en bonne et due forme par l'APC d'Oran et qui lui permettait d'exposer des véhicules sur un terre-plein en face des locaux de son entreprise. «Après le lancement de mon activité, j'ai sollicité les services du secteur urbain El-Othmania pour la location de cet espace pour y stationner et exposer mes véhicules. La demande a été faite le 7 juin 2011. Ces services émettent un avis favorable dûment consigné dans une correspondance adressée au président de la commission de transport et de la circulation de la commune d'Oran. Cette dernière, sur la base des avis techniques des différents services, émet à son tour un avis favorable et transmet le dossier à la direction de la réglementation générale qui donne son feu vert à la location et me remet un bon de versement que j'ai honoré pour légaliser la location», dira-t-il. «Cet espace, conformément au contrat établi par les services de la commune, me donnait la latitude de stationner sur le terre-plein 8 véhicules. Curieusement, 2 mois plus tard, des problèmes ont commencé à surgir avec une de mes voisines qui gère un kiosque de tabacs et journaux. «Une fois elle a même endommagé un véhicule neuf qui était stationné. J'ai déposé une plainte auprès du commissariat du quartier.» Le P/APC annule ce qu'il a signé Et au lieu de voir le problème définitivement réglé, le P/APC d'Oran s'est déplacé sur les lieux et sans même prendre ma version des faits s'est empressé d'annuler le contrat de location, signé quelques mois auparavant après approbation et avis de tous les services et commissions habilitées», fera-t-il remarquer. Le document, dont nous détenons une copie, présente des anomalies sur le plan de la forme et le fond. Il ne comporte pas l'en-tête de la commune d'Oran, ni celle d'aucun de ses services. Dans le fond, il précise que vu la nécessité d'annuler le contrat de location n°159 daté du 15 août 2011, et sur proposition du maire, il a été décidé son annulation. «Quelle est donc cette autorité qui annule une décision sur la base d'aucun attendu ?» Je suis, actuellement, soumis à des pressions pour évacuer les lieux que je n'ai pas dénaturé. Mon entreprise a ajouté de la plus-value à l'image du quartier et dopé le chiffre d'affaire des transactions commerciales. Dans tous les pays du monde, les agences spécialisées dans la vente de véhicules disposent d'espaces d'exposition. Nous n'avons pas altéré la nature du terre-plein. Nous croyions que le fait de lancer un concept nouveau dans le marché de l'automobile et la création d'emplois, toutes les portes allaient s'ouvrir devant nous. Nous subissons aujourd'hui mille et une pressions, ce qui nous décourage. Voyez-vous, même cet espace accueillant, fonctionnel et moderne, je l'ai réalisé sur des investissements propres. J'ai investi mon argent dans mon pays et voyez par vous-même les difficultés que j'endure au quotidien. L'utilisation de ce trottoir ne gêne aucun et si c'était le cas, cela n'aurait pas échappé à la vigilance des différents services qui avaient cautionné la location. Aujourd'hui, la commune a un avis différent, c'est dommage. Je suis obligé de me battre avec tous les moyens que me confère la loi», dira-t-il, avec une pointe d'amertume dans les propos.