La réaction des concessionnaires ne se fera pas attendre : leur association installera demain un comité pour étudier la situation. Les concessionnaires automobiles ont été destinataires, la semaine dernière, d'une instruction leur demandant « d'arrêter la tarification à l'ancien prix, et ce avant le mercredi 15 juillet, en attendant de procéder à la nouvelle taxation », nous a révélé un concessionnaire automobile. La hausse est de 100% par rapport à la taxe décidée dans la loi de finances complémentaire 2008. Ainsi, chaque acquéreur d'un véhicule neuf doit s'acquitter d'une taxe variant entre 100 000 et 300 000 DA. La taxe actuelle varie entre 50 000 et 150 000 DA. A noter que la variabilité de la taxe dépend de la cylindrée et de la carburation du véhicule. Dans le même cadre, le gouvernement a décidé d'imposer une taxe identique pour l'acquisition d'un véhicule poids lourd allant jusqu'à 500 000 DA. Les véhicules d'occasion sont également concernés par cette décision, d'après nos sources. La taxe sur les transactions est de 40 000 DA. Un distributeur automobile trouve cette décision « aberrante ! ». « Elles (les autorités) veulent que nous mettions la clé sous le paillasson. Donc des milliers de postes d'emploi seront supprimés, et les citoyens se verront interdis d'acheter des voitures. Car, l'achat d'un véhicule sera exclusivement réservé aux plus riches », regrette-t-il. Du côté des concessionnaires, on crie au « scandale », car si cela se confirme, « c'est toute l'activité automobile qui sera pénalisée. Nous préférons fermer boutique », nous a déclaré un autre concessionnaire. La réaction des professionnels ne se fera pas attendre. L'association des concessionnaires procédera à l'installation d'« un comité dès aujourd'hui et un communiqué sera diffusé demain (samedi) matin », selon la même source. Cette décision est considérée comme étant une mesure « protectionniste » par certains observateurs. Depuis le retour d'Ahmed Ouyahia aux commandes du gouvernement, « les pouvoirs publics prônent une stratégie floue en matière économique », analyse un économiste qui explique que « ces mesures, que ce soit celles relatives à l'investissement et l'importation, ou celle relative à la taxation des véhicules neufs, continueront à engranger des échecs ». Cette hausse de la taxe s'ajoute à la dernière décision du gouvernement d'interdire aux navires transportant des cargaisons de rond à béton et de bois, des produits alimentaires non conteneurisés, des marchandises diverses non conteneurisées et surtout aux véhicules (car-carries) de décharger leurs marchandises au port d'Alger à partir du 1er octobre 2009. Le gouvernement avait justifié en 2008 que la taxe sur les véhicules neufs servirait à financer les prix du ticket et du tramway d'Alger. Le citoyen de l'intérieur du pays serait-il en mesure de comprendre cette explication ?