Les prix des métaux industriels accentuaient leur dégringolade vendredi, tandis que l'or descendait sous 1.700 dollars l'once pour la première fois depuis début août, sur des marchés toujours pénalisés par un dollar fort et par des perspectives économiques moroses. Vers 11H30 GMT, le cours du cuivre perdait 4,50% par rapport à sa clôture de la veille, sur le London Metal Echange (LME). Il a lâché en début d'échanges européens jusqu'à 6,60%, à 7.115 dollars la tonnes, son plus bas niveau depuis août 2010. Le métal rouge avait déjà vu son prix plonger de 8,6% la veille. "La chute des prix des métaux de base s'explique par la faiblesse générale des indicateurs macroéconomiques, qui entretient les inquiétudes d'un ralentissement de la croissance mondiale", et donc de la consommation de matières premières, expliquait Nicholas Snowdon, analyste de Barclays Capital. En insistant sur les "risques importants" pour la reprise aux Etats-Unis, la Réserve fédérale américaine (Fed) est venue aviver mercredi soir les craintes d'un retour en récession des économies développées. Ensuite, "l'annonce d'une contraction de l'activité manufacturière en Chine", premier pays consommateur de métaux dans le monde, "a pesé lourdement sur le moral des investisseurs, qui fuient massivement les actifs jugés à risque", dont les métaux de base, a poursuivi M. Snowdon. Cette défiance des opérateurs profitaient en revanche au dollar, jugé une monnaie-refuge, qui s'est envolé depuis deux jours face à l'euro. Or, ce fort renchérissement du billet vert rendait d'autant moins attractifs les achats de métaux, libellés en dollars, pour les investisseurs munis d'autres devises. De leur côté, l'étain lâchait 3,15%, le plomb 3% et le zinc 2,20%, évoluant tous à des niveaux plus vus depuis l'été 2010. Seul le nickel résistait (+5%), après être descendu quelques heures auparavant sous les 17.000 dollars la tonne, à son plus bas niveau depuis décembre 2009. Les prix de l'étain et du nickel s'étaient effondrés jeudi de 10,9% et 17,5% respectivement. L'or n'était pas épargné par la tempête des marchés financiers: son cours a lâché plus de 100 dollars depuis mercredi soir, et s'est enfoncé vendredi sous le seuil de 1.700 dollars l'once, descendant à 1.689,22 dollars vers 12H00 GMT - son plus bas niveau depuis début août. Le métal jaune, pourtant valeur refuge par excellence, était délaissé par les investisseurs en raison du renchérissement du dollar (devise dans laquelle sont échangés les métaux précieux) -- ce qui diminue d'autant la valeur de leur or et peut les inciter à le vendre, notamment pour compenser leurs pertes sur les autres marchés.