Les cours des métaux de base échangés au London Metal Exchange ont pâti cette semaine de nouveaux doutes sur la vigueur de la consommation, notamment en Chine, et le cuivre, baromètre du marché, a touché son niveau le plus bas depuis un mois.Alors que les achats de métaux ralentissent en Chine, les perspectives de consommation dans le reste du monde inquiètent le marché. Les prix des métaux, qui avaient grimpé depuis le début de l'année, stagnent ou refluent légèrement depuis la mi-août."Les métaux restent sous pression, malgré l'amélioration continue des données macroéconomiques. L'éventualité d'une reprise de la demande dans les pays de l'OCDE d'ici la fin de l'année suscite beaucoup de scepticisme", ont commenté ainsi les analystes de Barclays Capital. Le CUIVRE, considéré comme le chef de file du marché, est repassé sous 6000 dollars la tonne, retombant à 5900 dollars, son niveau le plus faible en cinq semaines. Le marché s'est inquiété d'une forte contraction des importations de la Chine, premier acheteur mondial, de 25% au mois d'août comparé à juillet, selon les analystes. "Le fort ralentissement des importations chinoise (de métaux) représente un risque potentiel de chute des prix, notamment pour le cuivre", souligne Barclays Capital. Une hausse des stocks au London Metal Exchange a pesé également sur les cours. Ces réserves, qui étaient tombées à 257'000 tonnes en juillet, drainées par des achats massifs de l'Etat et des producteurs chinois, sont remontées à 341'000 tonnes, leur niveau le plus haut depuis mai. Les prix du métal rouge, qui ont regagné le double de leur valeur depuis décembre dernier, semblent donc plafonner en attendant des signes tangibles d'accélération de la demande. A long terme, les prix du métal devraient s'inscrire dans une tendance à la hausse, estime toutefois Michael Widmer, analyste chez Bank of America. Selon lui, "la demande de cuivre devrait progresser l'an prochain", quand les mesures de relance des pays industrialisés commenceront à porter leurs fruits, et parallèlement "la production minière (stagnante) devrait continuer à restreindre l'offre" de métal raffiné.Les cours de l'ALUMINIUM ont reculé, rechutant à 1802 dollars vendredi, non loin d'un plus bas depuis deux mois. Le niveau massif des réserves de métal entreposé au LME tire les prix à la baisse, bien qu'elles aient légèrement décliné cette semaine.A 4,6 millions de tonnes actuellement, ces réserves sont trois fois supérieures à leur niveau de l'an dernier. Autre indicateur baissier, la production mondiale d'aluminium atteint 3,1 millions de tonnes en août, son niveau le plus haut depuis dix mois, selon l'Institut international de l'aluminium.Les cours du PLOMB se sont stabilisés à près de 2100 dollars, sous leur pic du 4 septembre dernier (2387 dollars, un plus haut depuis un an), atteint en plein scandale sur les contaminations au plomb en Chine. Les autorités chinoises avaient alors réagi en annonçant la suppression de nombreuses fonderies. "Le gouvernement pourrait clarifier davantage ses intentions concernant l'industrie des fonderies de plomb après les vacances nationales, début octobre", anticipe Michael Widmer, analyste chez Bank of America. Côté métaux précieux, les cours de l'or ont atteint vendredi 985,28 dollars l'once, un plus bas depuis quinze jours. Le métal s'éloignait ainsi de son plus haut de la semaine précédente à 1024,28 dollars l'once, proche de son record du printemps 2008 (1032,70 dollars l'once). Les cours du métal jaune n'ont pas bénéficié cette semaine de la stimulation que procure la faiblesse du dollar, qui est certes tombé mercredi au plus bas face à l'euro depuis un an mais a regagné du terrain avec les craintes des investisseurs sur la reprise de l'économie mondiale. "Le métal jaune a commencé à trébucher jeudi, payant le prix fort des prises de bénéfice. Une devise américaine renforcée accompagnée d'un fort déclin des prix du pétrole ont ajouté à la pression baissière" commentait Marius Paun, d'ODL Market. L'affaiblissement du billet vert renforce le pouvoir d'achat des investisseurs et il attise les craintes d'inflation, poussant les investisseurs à acheter des métaux précieux, boucliers traditionnels contre la hausse des prix. La recul de l'argent s'est inscrit dans la même veine: alors que depuis le 1er septembre, son cours s'était apprécié de plus de 18%, il a fini en nette baisse cette semaine. R.T.M.