Les forces militaires du nouveau régime libyen marquaient une pause, jeudi, dans les combats autour de Syrte (370 km à l'est de Tripoli), ainsi qu'à Bani Walid, deux bastions du dirigeant déchu, invoquant la nécessité de se réorganiser au lendemain de leurs succès dans le Sud. Cité par la télévision arabe Arraï, basée à Damas, le porte-parole du pouvoir déchu Moussa Ibrahim a de nouveau appelé à la résistance contre «les agents et les traîtres» en faisant état de «victoires qualitatives» dans plusieurs villes, notamment à Bani Walid (170 km au sud-est de Tripoli) et Sebha (sud). Il a parlé «d'un génocide» à Syrte commis par l'Otan et ses agents libyens, et dénoncé «l'inaction» de la communauté internationale. De leur côté, les responsables militaires pro-CNT ont indiqué qu'ils attendaient de nouvelles frappes de l'Otan pour affaiblir les positions des forces pro-Kadhafi. Dans son communiqué quotidien, l'Alliance a indiqué, hier, avoir touché la veille un stock de munitions et des baraquements militaires dans les environs de Syrte. Le commandement des forces françaises a indiqué, jeudi, que la France maintenait son dispositif, notamment d'hélicoptères de combat, déployé au large de la Libye et poursuit ses frappes aériennes contre les derniers bastions des forces pro-Kadhafi. L'Otan a affirmé pouvoir achever sa mission en Libye largement avant l'échéance de son nouveau mandat qui vient d'être prolongé de trois mois. A Bani Walid, près d'une semaine après l'assaut lancé contre cette vaste oasis, autre bastion de Mouammar Kadhafi, la situation était calme jeudi. Les combattants imputent leurs difficultés à un manque de coordination et à l'absence d'un commandement unifié pour cette bataille dans le désert. Mercredi, les forces du nouveau régime avaient réussi à prendre le contrôle des villes de Sebha et Waddan. Sebha, fief des Kadhadfa dans le désert, la tribu de Mouammar Kadhafi, constituait un important objectif des combattants pro-CNT, de même que l'oasis de Djofra, à 300 km plus au nord-est. Dans un pays aux finances exsanguës après plus de sept mois de révolte transformée en guerre civile, la production de pétrole va reprendre dans les très prochains jours en Libye mais il faudra longtemps avant d'atteindre les niveaux précédant la révolte, selon un responsable du CNT. La Suisse a annoncé vendredi qu'elle levait les sanctions prises contre trois firmes libyennes, deux pétrolières - National Oil Corporation et Zweitina Oil Corporation - et une aérienne Afriquiyah Airways.