Les forces du nouveau régime libyen sont entrées à nouveau à Bani Walid et maintiennent leur étau sur Syrte, deux bastions loyalistes où des fils de l'ancien dirigeant Mouammar Kadhafi pourraient s'être retranchés. Malgré des avancées des anti-Kadhafi sur le terrain, l'incertitude demeure sur le plan politique. L'annonce d'un nouveau gouvernement de transition a été reportée sine die, les nouveaux dirigeants n'ayant pas réussi à se mettre d'accord sur sa composition. Reconnu par l'ONU comme représentant du peuple libyen, le Conseil national de transition (CNT) dit vouloir diriger le pays jusqu'à l'élection, dans huit mois, d'une Assemblée constituante. Avant des élections générales un an plus tard. Le délai de huit mois ne devrait cependant débuter que lorsque les nouvelles autorités, qui disent contrôler actuellement 90% du territoire libyen, auront déclaré la «libération» totale du pays. Moussa Ibrahim, le toujours porte-parole du régime déchu, parle de victoires contre les «collaborateurs de l'Otan» et de prisonniers à Bani Walid, « en majorité des Français, deux Britanniques, un asiatique et un Qatari». A Bani Walid, à 170 km au sud-est de la capitale, de violents combats opposent toujours les forces du CNT aux réfractaire aux nouveaux maitres du pays. Le CNT reste optimiste quand au contrôle de l'oasis de Bani Walid. Pour le CNT les combattants qui défendent cette ville sont «des mercenaires du Tchad, du Niger et du Togo». Pour l'heure des négociations sont en cours pour permettre aux civils, estimés à près de 50 000, de quitter la ville. Mais la situation reste imprévisible. Samedi, un avion cargo militaire turc a subit des tirs de DCA, alors qu'il effectuait un parachutage d'aide humanitaire à Bani Walid. A Syrte, à 360 km à l'est de Tripoli, les troupes du CNT disent vouloir sécuriser les artères principales pour permettre aux civils de quitter la ville. Syrte est la région natale du colonel Kadhafi, toujours introuvable depuis l'entrée dans Tripoli, le 20 août, des combattants du CNT sous supervision de l'Otan. Les rumeurs les plus diverses sur le sort de Mouammar Kadhafi et ses fils vont toujours bon train. La bataille de Syrte risque encore de durer. L'Otan, toujours présente en Libye, a annoncé continuer à mener des raids aériens sur Syrte et Waddan, l'une des trois villes de l'oasis Djofra, à 300 km au sud de Misrata. Sur le plan économique, le groupe pétrolier français Total a annoncé qu'il tablait sur une reprise rapide de sa production en Libye, et sur de nouvelles opportunités dans le pays malgré le conflit. L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) avait estimé possible que la Libye revienne à une production à pleine capacité dans moins d'un an et demi. Au lendemain de la chute de Tripoli, les responsables du CNT ont annoncé leur intention d'accorder 35% de la production de brut libyen à la France. M. B.