«Non à la démocratisation de la corruption» est le slogan porté par la Cellule nationale de lutte contre la corruption et la protection des deniers publics (CNLCCPDP), créée sous l'égide de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'homme (LADDH). Cette cellule a entamé son travail par l'élaboration de la première étude sur le degré de l'implication du citoyen algérien dans la lutte contre la corruption. «Il s'agit d'évaluer le regard que porte le citoyen sur la corruption et sur la volonté des autorités à lutter contre ce fléau», explique la cellule dans un communiqué de presse. Cette étude sera réalisée sur la base d'un sondage d'opinion lancé depuis mercredi sur une durée d'un mois pour récolter les avis des citoyens de toutes les catégories de la société sur ce phénomène et sa propagation alarmante. «Jusque-là, nous avons constaté l'indifférence du citoyen par rapport à la lutte contre la corruption. Des responsables de l'Etat ont d'ailleurs culpabilisé cette attitude de passivité. Nous ne voulons pas s'arrêter à ce constat puisque l'objectif de ce travail est de connaître justement où se situent ces blocages», affirme une source de la cellule. Des axes de travail seront fixés sur la base des résultats obtenus par l'enquête afin de définir et de savoir quelle est l'origine du comportement sceptique adopté par le citoyen. Les freins peuvent être culturels, administratifs, juridiques, personnels ou autres. Les résolutions de ce travail seront transmises au ministère de la Justice et au président de la République pour mieux faire avancer le travail et les efforts déployés par l'Etat dans sa lutte anticorruption. Cette initiative a été lancée sur la conviction des membres de la cellule que «la lutte contre la corruption est la mission et la responsabilité de toutes les composantes de la société». En soulignant sa généralisation à tous les niveaux et sa menace sérieuse sur l'Algérie, la cellule précise que la corruption constitue «un obstacle majeur au développement de la nation et entrave la jouissance de l'individu de ses droits socioéconomiques les plus élémentaires». Le questionnaire élaboré en langues arabe et française comporte neuf questions portant sur la définition de la corruption, les peines prononcées par la justice à l'issue des procès, la dénonciation des faits de la corruption, les freins qui empêcheraient les révélations, les témoins, le cadre juridique et la couverture médiatique consacrées aux affaires de corruption.