Partant de la définition consacrée attestant «qu'un Etat ne vaut réellement que par la qualité de ses services», toutes les questions concernant les conséquences, manipulations ou autres propagandes par le biais des réseaux sociaux tels que Facebook ou autres, sont reléguées au rang de «problèmes virtuels». Selon M. Derdouri , expert en informatique qui a donné une conférence hier au centre des études du journal Echaâb, «les femmes algériennes représentent le plus grand nombre d'utilisateurs des différents réseaux sociaux», ajoutant que «sur le volet du taux de pénétration dans le monde arabe, l'Algérie est classée à la quatrième position derrière l'Egypte, les Emirats arabes unis et le Maroc». Le centre Echaâb des études stratégiques a organisé une conférence thématique sur les diverses utilisations des réseaux sociaux et leur impact sur les récents événements ayant secoué le monde, à l'image du printemps arabe ou la célèbre marche du 17 septembre en Algérie lancée par des personnes anonymes via Facebook. Comment identifier et maîtriser les malveillances et autres tentatives préjudiciables opérées par des personnes sur ces réseaux sociaux ? La réponse ne réside pas dans la confection de statistiques ou par la «lecture et analyse d'études élaborées par des spécialistes étrangers», mais en prenant l'option de capitaliser et de fructifier les informations communiquées par les quelque 80 000 associations activant à travers le pays. Il est utile de rappeler que le renseignement demeure l'arme la plus efficace pour combattre le crime sous toutes ses formes car, bien utilisé, ce renseignement peut aboutir à la découverte de gros scandales et peut également conduire à l'identification des relais malveillants utilisés par les grandes puissances. Autrement dit, d'un simple renseignement (non rendu public, par définition) qui devient information après sa divulgation, les services concernés par la lutte contre la cybercriminalité peuvent agir et neutraliser les réseaux. En évoquant la fréquentation des sites et concernant l'Algérie, M. Derdouri a indiqué que «les femmes sont les plus concernées par Facebook, Twitter et les autres réseaux». A propos de la dangerosité des renseignements communiqués sur les sites en question, il indiquera que «25% acceptent de communiquer environ 10% des informations personnelles, tandis que 11% acceptent de communiquer toutes les informations les concernant, sachant qu'ils s'exposent à des dangers d'utilisation frauduleuse de ces dernières par des personnes malveillantes». Il précisera que «seul le réseau Linkedin est utilisé presque exclusivement par les hommes car il est conçu pour les affaires». Toujours à propos de la fréquentation, il affirmera que «selon une étude concernant le Moyen-Orient et l'Afrique et élaborée par des experts étrangers, pas moins de 2,2 millions de personnes utilisent les réseaux dont 150% des Algériens», indiquant que «11 millions préfèrent s'exprimer en anglais, 7 millions en français et 2 millions en arabe». Il a précisé que «la tendance vers la langue arabe prend des proportions puisque près de 600 000 personnes l'utilisent par mois». La sécurisation est-elle possible ? Sur ce point, M. Derdouri indiquera que «le risque zéro n'existe pas mais que la seule arme demeure la formation et la sensibilisation sur les dangers de ces réseaux». Sur ce volet et comme pour mettre en évidence le manque d'intérêt accordé par l'Etat à ce sujet «virtuel mais ô combien dangereux», l'expert s'interrogea sur les raisons qui ont poussé les compétences dans ce domaine à quitter le pays, notamment des cadres formés au sein même d'institutions de formation à l'image de celle de Oued Semmar. Il convient de rappeler que la fuite des cerveaux est due essentiellement à l'absence de débouchées auxquelles sont confrontés ces cadres qui, à l'usure, optent pour le départ vers l'étranger en quête d'une oreille plus attentive et qui pourrait leur offrir l'occasion de mettre en pratique toutes les connaissances acquises au terme d'années de labeur.