Plus d'une centaine d'élèves poursuivant leur scolarisation au niveau du CEM Emir Abdelkader à El Amra ne peuvent prendre un déjeuner consistant dans cet établissement, la cantine scolaire est inexistante. Les adolescents dont la majorité fréquente le moyen pour la première fois, sont déçus du fait qu'ils habitent les zones rurales de Temamra, Hamrna et Zouatania, des douars situés à plus de 5 kilomètres de cet établissement. Les enseignants et particulièrement les femmes sont obligés de prendre des casse-croûte à la place du déjeuner, des sandwiches qu'elles préparent à la maison, les restaurants et les épiceries sont très éloignés du CEM. «Pour aller en ville, les clandestins exigent 150 à 200 DA pour une course de deux kilomètres», explique un enseignant. «Nous cotisons à trois pour acheter deux baguettes de pain et une bouteille de limonade», dit pour sa part le petit Samir. Selon des employés de ce CEM, le terrain existe pour la réalisation d'une salle de restauration, seulement, cette structure nécessite un budget que les responsables concernés doivent dégager. «En hiver, nous nous contentons d'un repas froid, plutôt glacé», fait remarquer un élève de 3e année. Il est à rappeler que le CEM Emir Abdelkader s'est classé durant trois années successives en première position dans les résultats du BEM. «C'est la faim qui favorise les bons résultats», ironise un parent d'élève.