Bien que la demande d'adhésion de la Palestine en tant qu'Etat aux Nations unies soit qualifiée d'historique, il n'empêche qu'une telle consécration ne relève pas d'une simple sinécure. Ainsi, Hocine Abdelkhalek, l'ambassadeur de la Palestine en Algérie, a fait part de son appréhension quant à voir les éternels alliés d'Israël, les USA en l'occurrence, faire usage de leur doit de véto pour bloquer la requête du président palestinien Mahmoud Abbas à l'occasion de la 66e Assemblée générale de l'ONU. Invité hier du Forum d'El-Moudjahid, le diplomate palestinien a soutenu que «les USA s'opposent à la reconnaissance de la Palestine par l'ONU», en révélant aussi que l'Administration d'Obama exerce des pressions sur nombres de pays arabes pour s'abstenir de soutenir la Palestine dans sa démarche. Des pressions face auxquelles les Etats arabes ne sont pas près de céder, a encore ajouté le conférencier, arguant de ce don de 200 millions de dollars accordé par l'Arabie saoudite à la Palestine. «L'aide saoudienne, octroyée au peuple palestinien, a été annoncée quelques instants après l'arrivée du président Mahmoud Abbas à New York», précise l'ambassadeur, ajoutant que ce geste de la part des autorités saoudiennes va au-delà d'une simple aide matérielle et revêt, selon lui, un sens politique. La reconnaissance de l'Etat palestinien par l'ONU est d'ores et déjà assurée de l'avis favorable de huit membres du Conseil de sécurité des Nations unies, a indiqué le diplomate, non pas sans dénoncer au passage la menace des USA de faire usage de son droit de véto. Il se réjouit, par ailleurs, du fait que cette demande de reconnaissance de l'Etat palestinien est une démarche soutenue par la quasi-majorité des pays arabes et à laquelle la Ligue arabe est aussi favorable. L'Accord d'Oslo trahi par Israël Evoquant quelques-unes des motivations qui ont amené l'Autorité palestinienne à procéder au dépôt de sa candidature d'adhésion au sein des Nation unies, le conférencier expliquera que la communauté internationale est responsable du maintien de l'ordre et de la sécurité dans le monde. En clair, cette même communauté, représentée par l'ONU, devrait aussi assumer sa responsabilité dans le conflit opposant la Palestine à Israël et ce, en restituant son indépendance au peuple palestinien. Il est à rappeler, en ce sens, que depuis l'occupation de la Cisjordanie en 1967, Israël a construit 130 nouvelles colonies où vivent 300.000 personnes et 200.000 autres Israéliens se sont installés dans la partie orientale d'El-Qods. Au sujet de l'Accord d'Oslo, qui n'a pas réussi à instaurer la paix entre les deux parties en conflit, il a indiqué que cet accord inclut juste des propositions de principe qu'Israël n'a pas respecté. «L'accord d'Oslo n'est qu'une feuille de route pour parvenir à un accord global», a-t-il expliqué. Présents au Forum, des parlementaires algériens Seddik Chihab et Abdelhamid Si Affif, respectivement membre et président de la commission des Affaires étrangères à l'APN, ont mis l'accent, dans leurs interventions, sur le soutien indéfectible de l'Algérie, peuple et Etat, à la cause palestinienne tout comme les députés ont plaidé en faveur de la reconnaissance de l'Etat palestinien par l'ONU. A ce propos, il est à noter que le Conseil de sécurité onusien devait entamer, hier soir à 20H (heure algérienne), une première réunion consultative consacré à l'étude de la candidature de la Palestine. Le vote sur cette candidature devrait, quant à lui,intervenir dans un délai de quatre semaines.