La direction de l'environnement de la wilaya de Tizi Ouzou qui célèbre depuis lundi 26 et jusqu'à demain 29 septembre, la journée méditerranéenne de la côte avec la participation de pas moins de dix autres directions de wilaya, dont celle du tourisme, de la pêche et des ressources halieutiques, la conservation des forêts, des associations ainsi que les trois communes côtières, à savoir Tigzirt, Iflissen et Azeffoun, a tracé un programme assez chargé, mais qui se limite à des visites guidées. Le coup de starter de ces journées qui se déroulent dans l'indifférence des habitants a été donné lundi passé au niveau de la salle de cinéma de Tigzirt où se tient une exposition. Durant la journée d'hier, une première visite guidée a mené les participants vers le port de Tigzirt, port déjà ensablé et presque inexploité, et à la plage Tassalast située à un jet de pierre à l'ouest de cette infrastructure portuaire. Cette plage est traversée par un oued qui charrie toutes les eaux usées des habitations situées en amont et qui se déversent dans la mer. Seule consolation de cette première journée, l'exhibition des élèves de l'école de voile de Tigzirt. Durant l'après-midi, deux autres visites guidées devaient être organisées au niveau des stations d'épuration et de dessalement. Pour cette dernière dont les équipements tombent souvent en panne, elle procure aux habitants de Tigzirt une eau fade qui n'est jamais consommée, ce qui les oblige à acheter de l'eau potable. Quant à la journée d'aujourd'hui, elle sera marquée par d'autres visites du même genre. Celles-ci concerneront les sites archéologiques de Tigzirt et les sites de Taksebt, village de la commune voisine d'Iflissen, et qui est situé un peu plus haut que la plage Feraoun d'où on a l'impression de pouvoir le toucher rien qu'en tendant la main. Ce site abrite un mausolée qui a été sérieusement ébranlé par le séisme du 21 mai 2003. Pour la dernière journée, soit demain, le programme comporte une autre visite guidée au niveau du port d'Azeffoun, de la ferme aquacole et de la station d'épuration. Le mausolée de Taksebt, un site menacé Le site de Taksebt, connu sous le nom du site d'Ameqyas, occupe le sommet de Tedles, épanouissement rocheux des derniers chaînons côtiers et qui domine le niveau de la mer à plus de 250 mètres. La partie du monument qui se dresse au-dessus du sol atteint une hauteur de 9 mètres au levant et est portée par un socle de forme octogonale. Ce site n'a pas connu de fouilles proprement dites ou encore de travaux de restauration dignes de ce nom. En 1991, une expertise pour sa restauration a été esquissée par l'Ecole française de Rome et la direction du patrimoine algérienne, mais elle n'a pas été suivie d'effet. Le 21 mai 2003, le cataclysme qui s'est produit à Zemmouri (Boumerdès), a sérieusement endommagé le mausolée. Détruit, partiellement, le mausolée a été restauré peu de temps après par une société de nettoyage. Seulement, tout le monde s'est mis d'accord pour dire que ce type de travaux de restauration doivent être pris en charge par des entreprises spécialisées. Et le résultat est là : son amputation de moitié et son majestueux moellon, soit le tronc du mausolée grossièrement reconstruit. Non loin de là, plus exactement sur les rives d'Ighzer Uquarmoun, sur la route de Tifra, il existe un autre site archéologique d'une richesse inestimable qui a été abandonné à son sort. La côte rongée par la pollution La bande côtière de la wilaya de Tizi Ouzou s'enfonce de plus en plus dans un gouffre que personne n'arrive plus à cacher. Le gouffre de la pollution qui ronge la côte touche même la biomasse. Un danger certain pèse sur les différentes espèces de poissons sur une zone de pêche de 8000 km2. En plus des pollutions traditionnelles qui se résument aux apports industriels et aux rejets de toute nature, citons aussi un autre phénomène plus grave dont on ne parle que peu. Il s'agit des dégazages sauvages qui se font en mer par les bateaux de pêche et autres. Tout au long de la côte, le visiteur ne peut qu'être sidéré par l'ampleur de la pollution. Des décharges sauvages viennent se greffer au paysage lui ôtant du coup de sa superbe.