Le moudjahid Abdelhamid Benguesmia-Chadly, connu aussi sous le nom de guerre de Si Djilali, est décédé jeudi matin à Paris des suites d'une longue maladie à l'âge de 75 ans, a appris l'APS auprès de sa famille à Oran. Le défunt, qui souffrait d'une maladie, conséquence des actes de torture qu'il a subis durant la guerre de libération nationale, était parmi les premiers acteurs du déclenchement de la lutte urbaine à Oran, dirigeant les groupes de "fida". Arrêté en mars 1961, il a été déclaré "mort" par la police française soi-disant à la suite d'un accrochage aux Planteurs. Ce subterfuge avait été utilisé pour poursuivre les actes ignobles de torture pour lui extorquer de précieux renseignements avant probablement sa liquidation pure et simple. Si Djilali avait tenu bon. Et les autres membres du réseau se firent un devoir de faire savoir au commissaire Frao qu'ils étaient informés que leur chef était toujours en vie. Ils l'alertèrent par le biais d'une lettre opportunément glissée dans le panier de la ménagère qui était mère du commissaire au retour de ses courses au marché. La police française comprit le message pour aussitôt procéder à la présentation du détenu à la justice. Incarcéré à la maison d'arrêt d'Oran, Benguesmila-Chadly, condamné à mort sept fois, s'évada trois mois plus tard en juin 1961 après deux tentatives précédentes. Il s'était dissimulé à l'intérieur d'une poubelle évacuée le plus normalement du monde par les éboueurs. Si Djilali réintégra alors la clandestinité et les réseaux de l'OCFLN qui luttaient sur deux fronts avec l'apparition de l'ex-OAS. Après l'indépendance du pays, Benguesmia-Chadly a poursuivi son activité militante ayant été notamment commissaire du parti FLN avant de se retirer définitivement de toute activité politique dans les années 1970. Connu pour son immense courage et son humilité, issu d'une grande famille respectée d'Oran, Si Djilali laisse le souvenir d'un moudjahid qui a consacré sa vie à la libération du pays et qui est demeuré à l'écoute de ses compagnons de lutte.