Les habitants d'Edderb ont poursuivi hier leur mouvement de protestation entamé depuis samedi dernier. Ces derniers, rejoints par des familles occupant des habitats précaires à Bel Air et Eckmühl, ont fermé les accès à la place du 1er-Novembre pour revendiquer un toit décent avant l'arrivée de la saison des grandes pluies. Hier, leur mouvement semblait se radicaliser et prendre une nouvelle forme avec l'apparition d'encadreurs qui, munis de mégaphones, ont improvisé une marche avant de se regrouper sur l'esplanade qui fait face à l'hôtel de ville. Aux cris de «Massira silmia, nous voulons el-wali (marche pacifique, nous voulons voir le wali)», les marcheurs ont affirmé qu'ils s'apprêtaient à faire le siège de l'APC «pour contraindre les autorités locales à nous prêter une oreille attentive. Leur silence et leur indifférence sont une forme de mépris», feront remarquer les protestataires. Leur mouvement a paralysé la circulation automobile au niveau de cette partie du centre-ville. Il a même entravé les travaux de réalisation de la ligne du tramway au niveau du boulevard Maata-Med-Lahbib. Les policiers présents sur les lieux ont tenté de réguler la circulation automobile et de tempérer les ardeurs de certains automobilistes excédés par les fermetures à répétition des accès à la place du 1er-Novembre depuis samedi dernier. Aucune interpellation n'a été effectuée, ont indiqué des sources policières et des organisateurs de ce mouvement de protestation qui tend à se radicaliser. «Nous allons faire appel à tous les habitants du vieux bâti et de l'habitat précaire à Oran pour organiser un grand rassemblement et contraindre les autorités locales à nous entendre. Nous n'allons pas baisser les bras. Le P/APC et le chef de daïra sont calfeutrés dans leurs bureaux cossus, l'écho de notre voix ne leur parvient pas», affirme un organisateur excédé. Selon d'autres sources, certains manipulateurs ont profité de la colère des citoyens pour jeter de l'huile sur le feu. Ces derniers agiraient sous l'impulsion de certaines spéculateurs qui s'apprêtent à faire main basse sur les assiettes foncières récupérées après la démolition du vieux bâti à Edderb et dans certaines parties du centre-ville. «On veut nous remettre des pré affectations et nous chasser de nos maisons pour les démolir, ce n'est pas normal. Ils veulent nous pousser à louer chez des particuliers, ce n'est pas une solution», feront remarquer des familles rencontrées sur le lieu du rassemblement. Ces dernières refusent l'option des pré affectations qui signifierait pour eux leur expulsion de leur demeure qui seront alors démolies et les assises foncières vendues dans le cadre du projet de rénovation et de modernisation du centre-ville. «Certains sont venus expliquer ce qui nous attend avec la solution de pré affectations, nous n'en voulons pas», affirment des habitants d'Edderb. Et en attendant une solution, les responsables de l'APC continuent d'observer le silence. «Que peuvent-ils bien nous dire, ils sont à court d'arguments», notent des protestataires.