Les habitants du quartier d'Edderb, qui observent depuis samedi dernier des sit-in sporadiques, sont revenus hier à la charge en procédant à la fermeture à la circulation automobile des accès à la place du 1er-novembre (ex-place d'Armes). Ces derniers, dont des femmes et des personnes du troisième âge, ont brandi des affiches sur lesquelles était portée leur principale revendication : un logement décent et une date ferme pour leur relogement. Tout en insistant sur le caractère pacifique de leur action, ils se sont montrés déterminés à la poursuivre jusqu'à l'aboutissement de leur action. «On nous fait marcher depuis des années. Le quartier n'a jamais bénéficié d'une opération de relogement alors que ses murs s'effritent chaque jour un peu plus. Toutes les constructions sont classées vieux bâti, mais on continue de nous ignorer», affirment des protestataires. Ces habitants qui ont fermé, dans un premier temps, l'accès au chantier du tramway d'Oran, au niveau de la rue Maâta-Mohamed-Lahbib, ont refusé d'être reçus par le P/APC ou le chef de daïra. «Nous voulons le wali. Pour nous, il est le seul interlocuteur valable, les autres responsables de la ville nous ont saoulés de promesses non tenues», diront des protestataires. Le rassemblement appelé à durer, selon ses initiateurs, était encadré par un dispositif de police discret, ce qui a permis d'éviter tout dérapage. «Nous revendiquons un droit. Nous ne sommes pas des voyous pour nous attaquer aux biens d'autrui. Tout ce que nous voulons, c'est qu'on nous fixe une date pour notre relogement. L'hiver approche et avec lui grandit la menace des effondrements que nous subissons chaque année.» Les initiateurs de ce mouvement promettent de radicaliser leur mouvement si aucune suite n'est donnée à leur appel. «Nous n'avons plus rien à perdre. Ceux qui ont bénéficié des quelques logements affectés il y a quelques années aux habitants d'Edderb sont des étrangers au quartier. Tous les responsables connaissent cette vérité, mais personne n'a bougé pour réparer cette injustice. Nous n'allons pas bouger d'ici avant de recevoir une promesse, ferme cette fois, de relogement. Il y a plus de 1300 logements qui sont prêts, qu'on nous réserve un quota !», dira un habitant qui promettra de revenir chaque jour occuper la voie publique, «jusqu'à ce que le wali entende notre voix. Nous savons que les responsables lui fournissent des rapports tronqués et qu'ils lui transmettent une image tout aussi tronquée de notre situation. Il est le seul en mesure de régler notre problème car il reste notre ultime recours», fera-t-il remarquer.