Le président contesté du Yémen, Ali Abdallah Saleh, s'est déclaré samedi disposé à abandonner le pouvoir "dans les prochains jours", mais a affirmé qu'il ne le remettrait pas à ses opposants. "Je ne veux pas le pouvoir, et je l'abandonnerai dans les jours prochains", a dit dans un discours retransmis par les médias officiels M. Saleh, dont le départ est réclamé depuis fin janvier par un mouvement de contestation populaire. Le chef de l'Etat yéménite s'est déchaîné contre ses opposants, affirmant qu'il était "impossible de les laisser détruire le pays", ajoutant qu'il y a "des hommes sincères, qu'ils soient militaires ou civils", capables de gouverner le Yémen. M. Saleh a annoncé qu'il allait convoquer une réunion du Parlement dans les prochains jours, sans préciser pourquoi. Le président yéménite, au pouvoir depuis 33 ans, avait dit dans le passé qu'il était prêt à un transfert du pouvoir et à signer un plan des monarchies arabes du Golfe pour remettre le pouvoir à l'opposition, mais il n'avait pas agi en conséquence. Les forces qui sont fidèles au président, commandées par des membres de sa famille, se sont opposées ces dernières semaines aux unités dissidentes de l'armée à Sanaa. Dans une interview au Time et au Washington Post publiée le 29 septembre, M. Saleh a affirmé qu'il ne quitterait pas le pouvoir si ses anciens alliés devenus ses opposants étaient autorisés à participer à des élections, estimant que cela mènerait à une guerre civile.