Les forces du CNT ont lancé une offensive massive contre Syrte, mais se sont heurtées à une vive résistance de la part des partisans de Kadhafi. Ceux-ci ont déployé beaucoup de snipers autour de la ville et font usage de mortiers, ont révélé des combattants du CNT. Samedi, les troupes du CNT ont ralenti leurs attaques, a affirmé un combattant du CNT, ajoutant que les forces du CNT ont pris le contrôle de certaines rues de Syrte. Il a fait état de la capture de dizaines de mercenaires soutenant Kadhafi. Ces combats ont fait 17 morts et 227 blessés vendredi dans les rangs des troupes des nouvelles autorités, selon des sources d'un hôpital militaire proche de cette ville libyenne dans le nord du pays. Deux jours après, soit, hier, les forces du CNT ont dit avoir réalisé une percée majeure en prenant le contrôle de l'université, à l'issue de combats meurtriers. En fin de matinée, les combattants du CNT ont également pénétré dans le Centre de conférences Ouagadougou, une autre place forte des pro-Kadhafi, où les affrontements se poursuivaient. «Nous avons pris l'université. Nous sommes entrés de notre côté par l'est et les combattants de Misrata par l'ouest. Les combats ont été difficiles, il y avait beaucoup de tireurs embusqués», a déclaré un commandant pro-CNT, Nasser Zamoud. Situé au sud-est de Syrte, le campus est resté pendant des semaines une place forte des fidèles de l'ancien régime. De cette position, ils menaçaient les véhicules pro-CNT entrant dans l'est de Syrte et tenaient en ligne de mire le principal rond-point d'entrée au sud-est de la ville. Ces derniers jours, les tireurs embusqués dans les immeubles en construction ont fait des ravages dans les rangs adverses. «Les dernières batailles sont toujours les plus terribles», a commenté samedi 8 octobre le président du CNT, Moustapha Abdeljalil. Civils bloqués Selon la Croix-Rouge internationale, plusieurs milliers de civils sont toujours bloqués dans Syrte et seuls quelques médecins sont restés à l'hôpital Ibn Sina, où s'entassent blessés et réfugiés, juste à côté du Centre Ouagadougou. Sur la route à l'ouest de la ville, des familles continuaient de fuir les combats. «J'ai tout mis dans la voiture et nous sommes partis alors qu'il faisait encore nuit ce matin», a expliqué Nasser Hamid, fuyant avec sa femme, ses trois enfants et sa nièce. «Notre appartement a été détruit par un tir de mitrailleuse. Nous vivions dans les escaliers. Nous avons attendu longtemps parce que les pro-Kadhafi nous ont dit que si nous partions, ils ne nous laisseraient jamais revenir», a-t-il ajouté. Plus au sud, les combattants pro-CNT, qui assiègent depuis plus d'un mois l'oasis de Bani Walid, autre bastion pro-Kadhafi dans le désert à 170 km au sud-est de Tripoli, ont fait part de leur frustration, assurant avoir reçu l'ordre d'attendre la chute de Syrte avant de lancer une offensive majeure.