Après le scénario qu'a pris la grève de 2009 et le sentiment d'avoir réglé tous les problèmes d'un secteur en ébullition, voilà que nos écoles renouent avec l'ambiance de grève dès ce matin, un mouvement dont l'issue reste inconnue et dans lequel il n'y a que les enfants qui seront menés encore une fois en bateau. Pour certains cyclique, alors que pour d'autres illimitée, la grève qui se déclenchera à partir d'aujourd'hui dans le secteur de l'éducation s'annonce palpitante, puisque cette fois les syndicats autonomes du secteur vont non seulement dans le sens de renoncer aux augmentations salariales «alléchantes» promises par Benbouzid, mais demandent à ce que tous les dossiers traînant dans le secteur soient revus avec l'accord des deux parties (syndicats-ministère). Ainsi, le secteur de l'éducation renouera encore une fois avec la paralysie. Ceci, après une accalmie qui a été vécue le temps d'une année scolaire, les travailleurs de l'éducation comptent revenir à la charge dès cette semaine avec des dossiers qui sont restés en instance. Ainsi, la date du 10 octobre a été retenue par plusieurs formations syndicales de l'éducation comme date de grève générale pour les trois paliers confondus. Le Syndicat national des travailleurs de l'éducation (SNTE) annonce une grève de quatre jours à partir de ce 10 octobre, reconductible en cas de non-satisfaction des revendications. Le Conseil des lycées d'Algérie (CLA) débrayera pour sa part pendant trois jours alors que deux autres syndicats, le Conseil national des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Cnapest), et l'Union nationale des professionnels de l'éducation et de la formation (Unpef) déclenchent une grève illimitée. Les doléances restent inchangées La liste des doléances des grévistes ne connaît pas de nouvelles revendications «vu que les anciennes ne sont toujours pas réglées», selon les syndicats. D'après le Snte, le mot d'ordre de grève se justifie par les tergiversations et le retard de la tutelle à prendre au sérieux les revendications socioprofessionnelles des travailleurs. Outre la grève, le Snte compte observer des rassemblements devant les directions de l'éducation à travers les 48 wilayas. Une lettre comportant les revendications du secteur sera adressée au président de la République. Par ailleurs, les syndicats brandissent la menace d'un mouvement de paralysie d'envergure si la tutelle continue de faire la sourde oreille à leurs doléances. A priori, les syndicats du secteur ont qualifié les dernières augmentations salariales décidées par le ministère de tutelle de «folkloriques» et de «supercherie». «Les trois dossiers, à savoir les œuvres sociales, le statut particulier ainsi que les primes et indemnisations ne sont pas encore clos et les dernières décisions de la tutelle ont compliqué davantage la situation», ont indiqué les représentants des syndicats en ce début de semaine. Pourtant, le ministère de l'Education a adopté une nouvelle grille des salaires pour les travailleurs du secteur, selon un nouveau barème qui relève les primes des travailleurs de l'éducation sur des taux variant de 40% à 45%. Ainsi, d'après la tutelle, les travailleurs classés en dessous de l'échelle 12 recevront des augmentations des primes qui seront de 15% du salaire de base pour atteindre 40% alors que la prime de rendement des travailleurs classés à l'échelle 13 et 14 atteindra 45%, le tout rehaussé d'un effet rétroactif à partir du 1er janvier 2008 pour tous les travailleurs de l'éducation.